Covage, 3ème opérateur d’infrastructure de gros mais aussi et surtout le spécialiste sur le marché de la fibre aux entreprises, s’est associé à InfraNum, qui regroupe l’ensemble des métiers de la filière des infrastructures numériques, et présenté hier au ministère de l’Économie (Paris-Bercy) les résultats de leur baromètre annuel du « marché de la fibre aux entreprises ».
Cette étude, réalisée pour sa quatrième édition, avec l’institut de sondage IFOP, recense des informations collectées auprès de 800 dirigeants d’entreprises françaises et confirme la bascule progressive mais sûre vers la Fibre comme le ralentissement du rythme du déploiement, qui a d’ores et déjà été pointé du doigt par les organismes de régulation il y a encore quelques jours.
Une progression moins rapide que par le passé
Actuellement, le nombre des entreprises françaises qi ont fait le choix de s’équiper avec la fibre atteint les 63%, ce qui reste certes une progression, mais en net recul par rapport à l’année précédente, avec une perte de 34 points ce qui est conséquent.
« On progresse mais beaucoup trop lentement » a averti à brûle pourpoint Philippe Le Grand, Président d’InfraNum qui regrette dans le même temps que « la France reste 12ème en Europe au regard de la diffusion du numérique dans les entreprises selon l’indice DESI »., ce qui a forcément un impact non négligeable en termes de compétitivité et révèle des disparités sensibles selon la situation géographique et la taille des entreprises.
« On note un rattrapage des entreprises en zones rurales par rapport aux communes urbaines mais l’écart reste significatif (44% contre 79% en région parisienne) » indique Aymeric de Cardes, Directeur général de Covage, précisant que l’écart de couverture entre petite et grande entreprise représente jusqu’à 25%, « certaines grandes entreprises n’ont pas encore fait la bascule ».
41% des entreprises non éligibles ne souhaitent pas procéder à une bascule vers la Fibre
Les entreprises qui n’ont pas encore sauté le pas vers la Fibre affichent des caractéristiques et des profils véritablement différents.
En effet, parmi celles qui n’ont pas encore la fibre, 59% souhaitent s’équiper. Et encore plus vite que l’an dernier : 69% envisage ce projet à moins d’un an, avec au bout, un éventuel changement d’opérateur pour 41% d’entre elles.
Les entreprises frileuses représentent de leur côté 41% ce qui est assez constant, mais également un enjeu d’envergure pour les accompagner vers cette transition notamment en vue de l’abandon du cuivre à court terme désormais.
« L’an prochain, l’arrêt du cuivre va prendre une échelle significative avec 162 communes impactant plus de 40.000 entreprises » a de son côté précisé Jean-Noël Barrot, Secrétaire d’Etat chargé du numérique, ce qui devrait largement rebattre les cartes du marché :
« Environ un millier d’opérateurs en France se partage entre 5 et 10% du marché. Le développement de la concurrence doit être un atout pour la diffusion du numérique. Il faut stimuler le foisonnement de l’offre avec notamment une régulation efficace » explique Philippe Le Grand.
L’information pour combattre les résistances
La clé de ces réticences réside pour l’essentiel dans une poignée de difficultés telles que le manque de clarté des offres mises sur le marché, la peur d’une mauvaise appréhension des difficultés lors de la migration du réseau ou bien encore une mauvaise compréhension des contrats mis en place, le coût de cette mesure, et plus simplement l’information relative à l’éligibilité de la ligne outre le fait que « les problèmes de qualité desservent la migration. Quand les plans de reprise et les points de mutualisation seront reconstruits, certaines entreprises seront certainement moins frileuses » avance de son côté Nicolas Karp, Directeur de la BU télécoms d’Hexanet.
Enfin, nouveau poste critère d’appréciation dans cette enquête, le critère environnemental qui compterait pour 67% des entreprises dans le choix de tel ou tel système numérique notamment en raison de l’utilisation d’outils pour pouvoir échanger des fichiers volumineux, de visioconférences et de solution de cybersécurité qui font partie des usages les plus plébiscités.
En d’autres termes, Covage et InfraNum ont profité de cette tribune pour rappeler l’importance de porter la voix de cette transition nécessaire, grâce à une communication plus efficace sur l’ensemble du territoire ; argument entendu par l’ARCEP qui a assuré les deux organismes de son concours dans cette entreprise d’envergure.