Le déploiement de la Fibre égalitariste, sur l’ensemble du territoire est au coeur des préoccupations de l’ensemble des organismes en charge du chantier, dont l’AVICCA et InfraNum, qui se sont rencontrés hier dans le cadre d’une réunion organisée au sein du Sénat hier.
Le projet, dénommé Good Deal du numérique, revêt la forme d’un « pacte pour l’égalité numérique des territoires » qui contribue à la stabilité du plan Très Haut Débit mis en place sur l’ensemble de l’Hexagone;
Sa vocation première est de contribuer efficacement à la résolution des difficultés rencontrées dans le cadre des missions de déploiement et qui sont variables pour des raisons multiples : nature du territoire, prestataire, etc etc … mais pas uniquement, avec la définition de 3 axes précis supplémentaires pour lesquels des défis sont à relever comme :
- la garantie d’accès à un service numérique équitable ;
- la pérennisation de l’offre de service avec le soutien d’infrastructures stables et de qualité ;
- la solidarité entre les territoires ainsi que l’exploitation sur le long terme des Réseaux d’Initiative Publique.
La sécurité et la pérennité soutenus par une obligation de résultat.
En d’autres termes, si les sujets soulevés ne sont pas nouveaux, l’AVICCA et InFranum, qui regroupent les instances représentatives institutionnelles comme des différents intervenants sur les réseaux, sont arrivés à la conclusion qu’il était désormais nécessaire de créer un fonds de péréquation des réseaux optiques, au budget conséquent, de manière à renforcer la sécurité des RIP mais également pourvoir aux autres missions listées en amont.
Car il faut rappeler que ces RIP sont essentiellement financés par des moyens publics et risquent de tomber en désuétude contrairement aux zones denses qui demeureront au coeur des préoccupations des opérateurs, qui en ont pourvu au financement, ce qui ne ferait qu’aggraver la fracture numérique.
Par ailleurs, il est requis dans le même temps la création d’une structure qui interviendrait à l’échelle nationale, garantissant les travaux de génie civil d’implantation et d’entretien des infrastructures, du plus simple au plus complexe.
Pour finir, les tarifs appliqués pour l’entretien des RIP doivent être adaptés et adossés sur des tarifs de gros pour garantir là aussi un équilibre financier de ces réseaux.
A défaut de restructuration et de mise en place de ces mesures, et sans intervention des pouvoirs publics comme de l’ensemble des intervenants de la filière, il y a fort à parier que le Plan France Très Haut débit demeure à l’état embryonnaire ou tout du moins non abouti au regard des objectifs qui sont fixes ne serait-ce qu’en termes de compétitivité par rapport à nos voisins européens selon les propos mêmes de Philippe Le Grand, Président d’InfraNum.
Une liste de dix défis a été établie et il sera donc impératif donc de les relever afin de garantir le succès de ce plan, comme :
- Assurer le raccordement effectif de tous les logements sur le territoire
- Assurer une migration rapide et apaisée des français vers la fibre, notamment en accompagnant le plan de fermeture du cuivre par une structure nationale
- Accompagner financièrement les particuliers pour d’éventuels travaux pour faire passer la fibre optique dans les parties privatives
- Garantir la disponibilité systématique de la fibre dans tous les logements neufs et ce, dès la livraison
- Couvrir les surcoûts d’exploitation liés à la zone RIP
- Réaliser les investissement de vie du réseau (augmentation de la capacité, élagage, dévoiements, enfouissements)
- Définir un service universel basé sur la fibre
- Relancer la transformation numérique des entreprises Soutenir la proposition de loi visant à assurer la qualité et la pérennité des réseaux fibres
- Faire de la fibre optique une véritable infrastructure essentielle.
Rien de nouveau dans le fond, d’autant qu’aucun budget prévisionnel n’a été établi et l’idée mérite d’être affinée dans le courant du printemps avec quelques échéances précises qui devraient permettre de revenir sur le sujet.
Start Up Nation oui mais pas trop si on ne change rien sur le fond.
Si le Plan qui a été mis en place a permis à la France de gagner une position honorable sur le terrain du numérique, cela n’est pas sans heurts et il y a lieu que ce développement s’inscrive de manière durable d’autant que la fermeture du réseau cuivré approche et apporte la manifestation la plus flagrante des disparités qui existent entre les territoires.
Une idée qui est reprise par Patrick Chaize pour l’AVICCA :
« Le Plan France Très Haut Débit a permis à notre pays et aux territoires de faire un grand pas enavant dans la modernisation de notre pays ; maintenant, il faut garantir que ce progrès puisse être accessible à tous, bénéficier à chacun des Français, sur l’ensemble du territoire, de manière durable. La fermeture du réseau historique en cuivre prouve que nous sommes à la croisée des chemins. La transformation de notre pays reste inégale et trop d’actions publiques et privées en matière de numérique se font en ordre dispersé, voire avec des logiques contradictoires. Il est urgent de refonder le système actuel – y compris s’agissant de la fiscalité des télécoms – et définir une feuille de route ambitieuse partagée entre tous les acteurs pour cette décennie ».
Source : « « Good deal » numérique : l’Avicca et InfraNum appellent à « un pacte pour l’égalité numérique des territoires » » https://alloforfait.fr/internet/news/115334-good-deal-numerique-avicca-infranum-appellent-pacte-egalite-numerique-territoires.html