On parle de la 5G en France et de son déploiement sur le territoire, mais il convient de rappeler que la 5G est aussi une norme qui doit s’appliquer à l’échelle européenne. Tout comme la technologie liée au Très Haute Débit.
Et si le développement de la Fibre comme de la 5G se révèlent d’ores et déjà complexe au niveau national , il l’est encore plus au delà des frontières.
C’est donc dans cet objectif que le groupe de lobbying ETNO, regroupant ni plus ni moins l’ensemble des opérateurs européens, a, requis une étude à Boston Consulting Group (BCG) afin de cerner l’ensemble des solutions qui permettraient de rationnaliser ce déploiement au sein de la Communauté.
Une étude prospective aux conséquences financières lourdes pour les Etats Membres mais …
Au coeur du projet : une analyse précise tant au niveau des enjeux techniques que ceux relevant de sa commercialisation par les opérateurs ramenée aux coûts que la 5G engendre, afin de trouver un point d’équilibre économique.
Car cette gageure technologique, à laquelle on adjoint le déploiement de la Fibre optique dans une enveloppe commune, a un coût faramineux qui avoisinerait, pour être efficace et selon Boston Consulting Group, les 300 milliards d’euros, à mettre sur la table par les Etats membres de l’Union Européenne, afin que ces derniers puissent bénéficier avant 2025, d’un réseau intégralement exploitable tant en matière de Fibre que de 5G.
D’un point de vue comptable : la somme qui serait aujourd’hui requise auprès des Etats membres, serait répartie à quotités égales à savoir :
- 150 milliards d’euros destinés au déploiement de la fibre optique et à l’avènement du Très Haut Débit sur l’ensemble des territoires des Etats membres ;
- 150 milliards réservés pour l’installation et l’activation des infrastructures dédiées à la 5G, y compris dans les zones rurales, qui représentent un enjeu commun et d’envergure.
Des opérateurs bridés par l’Europe elle-même et ses directives limitantes.
Or, selon Boston Consulting Group (BCG), les opérateurs européens rechigneraient particulièrement à s’engager dans le déploiement de ces deux technologies qui représentent pourtant le défit à relever dans un avenir assez proche, et ce notamment en raison des règles anti-trust imposées par l’Union Européenne elle-même, qui les empêchent de fusionner.
Fusion qui leur permettrait, par exemple, de poursuivre grâce à la mutualisation, l’installation de leurs infrastructures 5G plus rapidement ; les directives européennes ayant engendré quelques difficultés lors des enchères organisées pour l’acquisition des fréquences comme ayant déçu voire découragé en raison des retards pris, l’ensemble des acteurs du secteur. Si on ajoute le surplus qu’il leur est demandé de mettre sur la table, la coupe est pleine.
Demeurerait possible une solution visant à l’adoption de mesures intéressant les télécoms par chaque Etat membre, et permettant l’installation de nouvelles infrastructures capables d’opérer un partage volontaire, faisant par voie de conséquence, baisser le montant mis à la charge des opérateurs.
Cette mesure, assortie d’un assouplissement des règles imposées aux opérateurs, permettrait à ces derniers :
- d’entrer dans la voie d’une coopération comme d’un co-investissement, en séparant les infrastructures dès le stade de leur construction;
- de monétiser le trafic des données afin de faire face aux GAFA, particulièrement rentables sur ce dernier point.
Autant dire que le chantier est d’envergure et laisse les Etats membres maîtres de leurs propres décisions tout en ayant conscience des pleins enjeux que représente l’échéance de 2025 en termes de technologie certes, mais surtout de compétitivité entre eux.
Source : l’usinedigitale