Selon Jean-Ludovic Silicani, président de l’Arcep (Autorité de régulation des télécoms), il devient urgent d’accélérer le déploiement de la fibre optique en France pour tenir l’objectif de 100% d’éligibilité sur le territoire français d’ici à 2025.
Interrogé en marge du congrès de l’Idate, qui se déroule actuellement à Montpellier, le président de l’Arcep a dressé le bilan du déploiement de la fibre optique jusqu’au domicile des abonnés : « depuis trois ans, nous avions une progression lente et linéaire des déploiements mais, depuis mi-2012, on commence à avoir une vraie accélération de cette croissance, et on devrait dépasser à la fin du troisième trimestre 2012 le cap des 2 millions de prises FTTH ».
Ce bilan est toutefois nettement insuffisant, et J.-L. Silicani exhorte les opérateurs à presser le pas : « si on veut atteindre d’ici 2025 l’éligibilité sur la totalité du territoire, il va falloir arriver assez vite, d’ici trois ans, à un rythme de croisière de près de 2,5 millions de nouvelles prises par an, contre 800 000 cette année, et ensuite garder ce rythme pendant plus de dix ans ».
À cette fin, il annonce l’arrivée d’un plan de coordination nationale des déploiements, mis en place par le gouvernement : « c’est ce qui manquait jusqu’à maintenant », affirme-t-il, appelant par ailleurs de ses vœux un soutien financier accru au déploiement du FTTH, par le biais du fonds d’aménagement numérique du territoire. « Il serait inconcevable que l’n n’arrive pas à atteindre le rythme de 2,5 millions de prises par an par manque de main-d’œuvre qualifiée, alors que le taux de chômage est élevé. Il faut donc recruter et former plusieurs milliers d’ouvriers, techniciens et ingénieurs pour réaliser ce grand réseau du XXIè siècle ».
Le nombre d’abonnés en FTTH reste à l’heure actuelle « assez faible », reconnaît le président de l’Arcep : seuls 245 000 abonnés à la fibre jusqu’au domicile sont à comptabiliser, malgré une progression des abonnements de +60% en l’espace d’une année. « Pour l’instant, les déploiements s’accélèrent surtout dans les zones denses et très denses : or, l’ADSL (via le réseau cuivre) y est de très bonne qualité, ce qui est un atout et une faiblesse, car les abonnés ne voient pas encore l’intérêt ou l’utilité de passer à la fibre optique », explique-t-il. Mais cela n’empêche pas les FAI de faire plus d’efforts pour démocratiser la fibre : « en France, il y a encore trop peu de publicité de la part des opérateurs concernant leurs offres d’abonnement à la fibre : les premières n’ont commencé qu’il y a quelques mois ».
Source : Satellifax