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La musique gratuite et légale avec Spotify

Deezer-killer en vue ?

A l’heure où de nombreux responsables politiques nous martelaient que le tout-gratuit au sein de l’industrie musicale n’est pas possible (malgré la présence de modèles gratuits, parfois anciens : radio, télévision…), Deezer avait ouvert la voie de la musique illimitée et gratuite en streaming.

Spotify marche sur les mêmes traces, tout en venant combler un nombre impressionnant de lacunes. Nous vous en proposons un test complet.

Il est d’abord important de préciser que contrairement à son aîné Deezer, Spotify n’est disponible que sous forme d’application (pour Windows XP ou ultérieur, Mac OS X 10.4 ou ultérieurs). Ce choix se justifie à bien des égards, puisqu’il permet à l’éditeur du logiciel d’assurer que ses publicités ne seront pas simplement bloquées à l’aide d’un plug-in (tel Adblock pour Firefox), et lui permet en outre d’utiliser un codec de compression plus performant que le MP3 généralement utilisé dans les applications en Flash.

Vraiment gratuit ?

Le business model de Spotify reste basé sur le modèle gratuit, tout comme Deezer. Ainsi, après avoir reçu une invitation et créé son compte, on peut accéder à l’intégralité du catalogue immédiatement, moyennant quelques publicités.

Néanmoins, Spotify offre des alternatives supplémentaires payantes, qui ne nécessitent pas d’invitation. Il est possible d’acheter un passe de 24 heures, pour 0,99 €, supprimant les publicités. L’idéal pour sonoriser une soirée en toute tranquillité, par exemple.

L’abonnement Premium (9,99 € par mois) permet d’être débarrassé de ces publicités une bonne fois pour toutes, donne accès à un nombre supplémentaire d’invitations à distribuer à ses amis, et quelques bonus en outre (comme des morceaux en avant-première).

Ainsi, si on se doute que le modèle gratuit sera celui privilégié par une bonne majorité d’utilisateurs, Spotify laisse la possibilité de se passer de publicités moyennant le paiement d’un abonnement. Un choix appréciable.


« iTunes Music Store », version gratos ?

Une fois le soft lancé et les identifiants entrés, on arrive sur l’interface principale de Spotify. A première vue, peu de choses la différencient d’une page web en Flash.

La ressemblance avec le logiciel iTunes d’Apple est évidente, et assumée… les commandes sont peu nombreuses et vont à l’essentiel ; quelques contrôles de lecture, le volume, la recherche. Simple et efficace.

Sur une simple recherche, Spotify propose les pistes les plus proches, mais également un listing d’artistes ou d’albums correspondant aux termes voulus. L’occasion de constater dans un premier temps que le catalogue proposé est extrêmement complet, autant (si ce n’est plus) que Deezer.

Une fiche artiste typique propose une courte biographie, une liste d’artistes communs, les 5 titres les plus populaires sur Spotify… puis une discographie complète et classée, par ordre anti-chronologique. Le système a le bon goût d’afficher plus bas, séparément, les singles ou encore les compilations, et propose même de voir les albums sur lesquels un artiste/groupe fait de simples « apparitions ». Un souci du détail à toute épreuve qui change du gros fouillis proposé sur Deezer…


La barre de faire, elle peut tout faire !

L’interface repose grandement sur le fonctionnement d’une barre latérale, qui comprend les raccourcis les plus importants : « Home », « Radio », « Play queue » (lecture en cours), mais également les derniers termes recherchés (une fonction rarement proposée, mais d’une grande utilité !) et, pour finir, vos playlists. Tout repose sur un système de glisser-déposer, instinctif mais qu’on a du mal à retrouver avec la même efficacité dans des interfaces en Flash.

A noter : vous pouvez donner des liens aux autres utilisateurs vers vos playlists, et même créer des playlists « collaboratives ».


Ca va vite, ça va vite !

Le constat est sans appel : en double-cliquant sur un morceau, ça démarre instantanément. Non, vraiment ! Même si vous n’avez pas la meilleure connexion du pays, les serveurs de Spotify sont très réactifs et vous envoient la musique en moins de deux. Celle-ci charge assez rapidement en tâche de fond tandis que vous en écoutez déjà le début, comme pour toute application de streaming.

Il semble, comme déjà indiqué plus haut, que Spotify utilise un codec différent du MP3, car la qualité sonore proposée, au regard de la rapidité de chargement d’un morceau, est proprement bluffante ! Dire qu’à côté de cela, des plateformes de téléchargement légales payantes osent encore proposer du MP3 à 128kbps…

Je ne sais pas quoi écouter…

A l’instar de nombreux autres services d’écoute en ligne populaires (Deezer, Last.fm, Pandora…), Spotify propose un mode radio. Celui-ci vous permettra soit d’écouter de partir d’une fiche artiste, pour écouter des morceaux du même genre, soit de partir de zéro et de sélectionner un genre musical pour vous laisser bercer par une sélection automatique.

Là où Spotify va plus loin que les autres, c’est qu’il vous permet de faire une sélection assez personnalisée, en choisissant par exemple plusieurs genres musicaux simultanément, ou encore en choisissant vos décennies préférées… Vous pouvez combiner ces critères à l’envi pour obtenir le résultat le plus proche possible de vos attentes.


Les petits plus qui font la différence…

Spotify regorge de tout un tas de détails, pas forcément évidents à première vue, le rendant terriblement attractif.

Ainsi, les utilisateurs inscrits au service de statistiques Last.fm seront ravis de savoir que Spotify, contrairement à Deezer, est compatible avec le scrobbling, et permet donc de garder une trace de tous vos morceaux écoutés. Finies, les statistiques faussées !

De même, tout comme un logiciel « habituel » d’écoute musicale, Spotify prend le soin d’afficher le morceau que vous écoutez dans votre statut Windows Live Messenger, sous Windows.

Spotify permet encore d’activer la normalisation du volume entre les pistes… et tout un tas de petites choses qui le rendent indispensable.




Bilan

Spotify est, très clairement, une offre de musique légale comme on aimerait en voir plus. Evidemment, il subsiste quelques défauts (catalogue très fourni mais il manque encore certaines choses ; interface uniquement en anglais pour l’instant…). Mais, gratuite, illimitée, complète, peaufinée, l’alternative Spotify pourrait se payer le luxe de ramener dans le droit chemin quelques internautes s’étant égaré du côté obscur de la Force… 😉

Réflexion faite, il s’agit là d’un beau pied de nez adressé à nos politiques, en France comme à l’international, à l’heure où la musique gratuite est montrée du doigt comme le responsable de tous les maux de l’industrie.

Le business model proposé par ce logiciel risque fort de changer les habitudes des têtes pensantes de l’industrie : finies les têtes de gondole de la Fnac, obtenues à grands coups de billets verts ; ici, chaque artiste est à égalité devant la boîte de recherche.

La popularité des accès internet mobiles aidant, on ne peut s’empêcher d’imaginer une application Spotify sur téléphones portables, et pourquoi pas sur lecteurs mp3… une véritable manière de légaliser à grande échelle un marché pour le moment gangrené par le piratage.

Pour résumer, on ne saurait que trop vous encourager à vous y mettre, si vous avez bien entendu la chance de récupérer une invitation. Faites péter la musique, légalement et gratuitement ; prouvez-leur qu’Internet n’est pas qu’un repaire de voleurs !


MaJ : contrairement à ce que nous avions annoncé, il n’est plus nécessaire de disposer d’une invitation pour pouvoir profiter de Spotify. Vous pouvez désormais vous inscrire directement.

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