Le groupe Vivendi, déjà premier actionnaire de Telecom Italia, a profité de l’assemblée générale de l’opérateur pour installer 10 de ses propres candidats au conseil d’administration.
Sous la houlette de Vincent Bolloré, Vivendi asseoit son contrôle sur l’opérateur historique italien. Lors de l’assemblée générale de Telecom Italia, jeudi, le groupe français est parvenu à faire élire 10 administrateurs parmi sa propre liste de candidats, parmi lesquels Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi. Vivendi détient désormais près de 24% du capital et représente les deux tiers d’un conseil d’administration qui compte 15 membres.
Vivendi préfère Telecom Italia
Voilà de quoi confirmer, si besoin était, que Vivendi ne compte pas laisser filer son contrôle de Telecom Italia, acquis de dure lutte. Sommé par l’AGCOM (Autorité de régulation des télécoms italienne) de choisir entre Telecom Italia et Mediaset, la société audiovisuelle fondée par la famille Berlusconi, Vivendi a laissé entendre qu’il privilégierait l’opérateur télécoms.
Mais le groupe français espère encore, dans la mesure du possible, garder les deux à la fois. Le groupe a déjà fait miroiter la possibilité d’une « action judiciaire » pour faire annuler la décision du gendarme des télécoms. Auprès de l’AFP, un interlocuteur anonyme de Vivendi glisse : « sans présumer du succès d’un recours, qui pourrait être suspensif, la priorité est Telecom Italia, c’est un actif stratégique ».
Rappelons qu’en filigrane, c’est un duel entre deux groupes français qui se dessine en Italie : d’un côté Xavier Niel qui s’apprête à lancer une offre Free Mobile sur le territoire, de l’autre Vincent Bolloré qui entend le contrer via de nouvelles offres plus agressives chez Telecom Italia. Ce dernier a déjà mis sur pied Kena Mobile, un MVNO low cost censé couper l’herbe sur le pied du nouvel arrivant.