L’élection d’un nouveau président de la République et d’un nouveau gouvernement pourrait faire de 2017 une année-charnière pour les télécoms.
Véritable serpent de mer des télécoms en France depuis plusieurs années, la consolidation semble bloquée. Depuis le rachat de SFR par Numericable, les opérations de grande ampleur semblent ne plus devoir aboutir : ainsi les tentatives de rachat de Bouygues Telecom par Orange, l’an dernier, ont échoué de façon spectaculaire. En septembre, une discrète remarque de Stéphane Richard (PDG d’Orange) laissait entendre que la perspective d’un passage à trois opérateurs n’était toujours pas abandonnée…
Le secteur reste, actuellement, dans un état d’incertitude alors que beaucoup estiment Bouygues Telecom, à terme, trop fragile pour poursuivre seul.
La perspective Fillon
Selon l’analyste JPMorgan, l’issue des élections présidentielles pourrait changer considérablement la donne. L’un des candidats, François Fillon, envisage notamment de se débarrasser des participations d’État dans certaines entreprises où la présence publique n’est pas totalement nécessaire, s’il venait à être élu.
Orange, dont l’État est actuellement toujours l’actionnaire majoritaire, serait concerné au premier plan par une telle mesure. Si l’État venait à céder tout ou partie de ses 23% d’Orange, on imagine aisément que le groupe Bouygues serait très intéressé. C’est même sur ce point que les négociations ont échoué, lors de la précédente tentative de rapprochement entre les deux entreprises : Martin Bouygues n’était prêt à céder sa filiale télécoms qu’en échange d’une participation au sein d’Orange, que l’État voyait d’un mauvais œil.
Comme à son habitude, Free reste très discret sur le sujet. Xavier Niel, tête pensante du groupe, l’a déjà affirmé : pour lui, la consolidation du marché est inévitable à terme. Reste à savoir quand. En attendant, le trublion reste discret : il sait que le temps joue en sa faveur.