SFR Studio, la future offre de SFR spécialisée dans le cinéma et les séries, émettra depuis le Luxembourg. Mais elle respectera la législation française, promet l’opérateur.
Lors d’une table ronde organisée par la SACD en marge du festival de Cannes, ce samedi, SFR a répondu à l’inquiétude des producteurs. SFR Studio, dont le lancement est prévu en août, sera bien basée au Luxembourg — comme une large partie des autres chaînes européennes du groupe Altice. Mais elle s’engage à respecter les règles françaises.
« Nous nous engageons absolument », a déclaré Michel Combes, DG d’Altice (maison-mère de SFR) devant un parterre de représentants de la production cinématographique.
Cette promesse soumet SFR Studio aux mêmes lois que les chaînes françaises : la future arrivante devra donc veiller à la diffusion de quotas d’œuvres françaises et européennes, contribuer au financement du cinéma, mais également ne pas aller à l’encontre de la sacro-sainte chronologie des médias.
Chronologie des médias : SFR réclame la fin du privilège « Canal+ »
La principale revendication formulée par SFR porte sur ce dernier point. La fameuse chronologie des médias a largement été débattue ces derniers mois, sans aboutir à un nouvel accord, entre les différents acteurs du circuit cinématographique en France. SFR souhaite que les délais de diffusion pour la SVOD (vidéo à la demande par abonnement) soient alignés sur les délais de diffusion dont bénéficient les chaînes payantes.
Actuellement, les chaînes payantes de cinéma peuvent diffuser un film dès 12 mois après sa sortie en salles, voire 10 mois si elles ont contribué à son financement. Les services de SVOD doivent pour leur part patienter beaucoup plus longtemps : 36 mois. Cette réglementation est généralement perçue comme favorable à Canal+, principale chaîne payante de cinéma en France…
Une solution courante pour contourner cette réglementation consiste à proposer une chaîne de télévision payante, associée à un service de replay (qui fait alors office de SVOD). C’est ce que font déjà Canal+ ou encore OCS, et c’est la solution qu’envisage également SFR Studio. Mais les services purement SVOD, comme Netflix, n’ont pas cette possibilité et sont lésés.
De son côté, Maxime Saada (Canal+), également présent, a pris acte des engagements de SFR. Il a toutefois déploré que l’implantation de SFR Studio au Luxembourg constitue un avantage fiscal évident pour le groupe Altice, et s’est interrogé sur la manière dont le groupe SFR calculerait le pourcentage de son chiffre d’affaires à réinvestir au monde du cinéma.
Source : Les Échos