Faut-il revenir à trois opérateurs mobiles ? C’est la question à laquelle l’ARCEP a bien du mal à répondre.
Vieux projet maintes fois évoqué par les marchés, la consolidation des télécoms en France est toujours l’objet de nombreux fantasmes. La perspective d’une fusion entre deux des quatre acteurs du secteur (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free), régulièrement évoquée sur un ton hypothétique, a-t-elle des chances de se concrétiser ?
Sur ce sujet, l’ARCEP (Autorité de régulation des télécoms) hésite, après des années de fermeture à un tel scénario. Son président, Sébastien Soriano (en photo ci-dessus), affirmait récemment dans une interview au Monde qu’il n’était plus opposé à l’idée et qu’il « accueillerait avec bienveillance un projet de consolidation ». Avant de rapidement venir mettre le holà, mardi matin, lors d’une conférence de presse : même s’il n’est plus dans une logique de fermeture totale à l’idée, le régulateur n’est « pas bienveillant à l’égard de projets de consolidation » et « travaille pour que le marché soit viable à quatre ». Le but avoué du gendarme des télécoms est de s’assurer qu’une telle fusion ne viendrait pas briser l’équilibre fragile des investissements, nécessaires au déploiement du très haut débit et de la 4G.
Des rumeurs insistantes, même en 2018
Le scénario d’une telle consolidation ne manque pas de faire couler de l’encre. Quel acteur serait le plus susceptible de gober l’autre ? Qui a le plus intérêt à racheter son voisin ? Si Orange semble de facto privé de toute tractation, en raison de sa position dominante, tout semble possible en ce qui concerne ses trois rivaux : Bouygues Telecom, SFR et Free.
Et en effet, il ne se passe pas une année sans que de nouvelles rumeurs de rapprochement entre deux opérateurs ne voient le jour. Il y a tout juste un mois, c’est Bloomberg qui mettait le feu aux marchés, en affirmant que le groupe Bouygues considérait, avec d’autres investisseurs, le rachat de la branche Altice France (SFR) au groupe Altice. Démentie par les deux principaux intéressés, la rumeur vient alimenter une rengaine tenace selon laquelle le groupe de Patrick Drahi chercherait à se débarrasser de SFR, l’opérateur au carré rouge qu’il n’est pas parvenu à redresser.