L’idée d’une contribution des principaux fournisseurs de contenus sur Internet (Google en tête) au financement des réseaux est une nouvelle fois revenue sur le devant de la scène, par l’intermédiaire de Stéphane Richard, directeur général de France Telecom, lors du Digiworld Summit 2010 à Montpellier.
Ainsi que le rapporte Le Figaro, Stéphane Richard a ouvertement plaidé pour l’instauration d’une « tarification de l’utilisation du réseau Internet » à laquelle les principaux fournisseurs de contenus — pour la plupart nord-américains : Google, Facebook, Yahoo… — devraient se plier.
Si le DG de France Telecom se dit prêt à « mener des programmes d’investissements lourds dans les réseaux fixes et mobiles », ce n’est qu’à la condition que ces gros acteurs apportent leur contribution. « L’utilisation du réseau doit faire l’objet d’une tarification, les grands émetteurs de trafic doivent contribuer en fonction du trafic qu’ils envoient. C’est un enjeu dans les relation entre l’Europe et l’Amérique du Nord », estime Stéphane Richard.
Il rejoint en cela le discours tenu par les principaux dirigeants d’Iliad (Free) depuis longtemps : « on ne peut pas mettre des capacités plus importantes à disposition de grands groupes américains sans qu’ils participent à quoi que ce soit », indiquait notamment Maxime Lombardini, DG du groupe Iliad, en avril dernier.
Dans les deux cas, les fournisseurs d’accès mettent en avant la puissance économique des acteurs appelés à contribution : Stéphane Richard évoquait ainsi, jeudi, des retours sur capitaux de « 33% pour Google, de 18% pour Apple et de 10% pour [les] opérateurs historiques ».
Régulièrement interpellée sur ce sujet, l’Arcep semble vouloir y répondre dans son grand projet portant sur la neutralité du net où elle évoque notamment un « suivi du marché de l’interconnexion de données » et se laisse une période d’observation supplémentaire avant de juger « s’il y a lieu de mettre en œuvre des modalités plus prescriptives de régulation de ces marchés ».