SFR, Bouygues Telecom et Free reprochent à Orange de ne plus entretenir correctement son réseau ADSL.
Encore utilisé par une majorité de français pour accéder à Internet, le réseau cuivre est-il en train de connaître une dégradation de qualité, faute d’entretien de la part de son propriétaire, Orange ? C’est ce que croient ses concurrents, SFR, Bouygues Telecom et Free, pour lesquels la location du réseau cuivre d’Orange reste un passage obligé afin de proposer leurs offres en ADSL/VDSL.
Dans un article, Le Figaro se penche sur ce problème concurrentiel.
« Une dégradation incontestable », confesse Orange
L’expression est de Stéphane Richard, PDG d’Orange : « il y a eu une dégradation incontestable ces derniers mois » du réseau cuivre, a-t-il admis devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, en septembre. Le dirigeant pointait du doigt les dégradations météorologiques ainsi que le vol de cuivre, en pleine recrudescence.
Mais Le Figaro remarque bien que, pour Orange, le cuivre n’est plus une priorité. Commercialement, l’ex-France Télécom s’est lancé dans une très coûteuse phase de conquête du marché de la fibre optique. Ainsi, sur les 1,5 milliard d’euros qu’empoche l’opérateur en louant son réseau cuivre historique aux alternatifs (Free, SFR, Bouygues et consorts) chaque année, seuls 500 millions sont réinvestis dans l’entretien et les réparations du « vieux » réseau.
Des délais d’intervention qui s’allongent
Conséquences directes de cette politique : les pannes se multiplient et les délais de rétablissement s’allongent, au grand dam des opérateurs alternatifs condamnés à subir. Le délai d’intervention moyen est de 47 heures, au niveau national ; mais les zones rurales, qui ne bénéficient pas de la fibre, sont plus touchées par cette baisse de qualité.
« Nous avons signalé à maintes reprises et depuis de nombreux mois les défaillances de la qualité de service du cuivre », dénonce Arthur Dreyfuss, secrétaire général de SFR. « Orange a la charge d’un réseau cuivre qui n’a pas vocation à disparaître. Nous achetons une prestation et attendons un maintien de la qualité », enchérit Didier Casas, son homologue chez Bouygues Telecom. Une position partagée également par Free.
Ensemble, les trois principaux opérateurs alternatifs espèrent que cette lutte leur permettra de négocier une baisse des tarifs du dégroupage auprès de l’Arcep (Autorité de régulation des télécoms).
Source : Le Figaro