Il y a Internet… et Internet par Orange
Poursuivant toujours sa série de vidéos sur le thème de la neutralité des réseaux, l’Arcep, après avoir interviewé Maxime Lombardini, a posé ses questions à Stéphane Richard, le tout nouveau directeur général de France Telecom, et à Jean-Bernard Lévy, président de Vivendi (SFR).
Côté Orange, plutôt que de neutralité, on préfère parler d’« Internet ouvert », parce que « la neutralité des réseaux pointe un petit peu trop les opérateurs de télécoms » et pas les autres acteurs du web. Selon Stéphane Richard, une des difficultés majeures du débat est de « faire en sorte que chaque acteur qui apporte sa valeur à chacune des étapes de cette chaîne économique soit justement rétribué ; ce n’est pas le cas aujourd’hui ». Concernant l’action des pouvoirs publics, il rappelle enfin que « s’il y a toute une série de contenus qui doivent être gratuits sur Internet, il y en a d’autres qui ne peuvent pas l’être » et, filant la métaphore d’une autoroute, aboutit à la conclusion qu’il faut que le réseau ait des « gestionnaires de trafic… sinon il y a des accidents ».
Jean-Bernard Lévy, président de Vivendi, tient avant tout à mettre une distinction entre « neutralité des réseaux » et « neutralité du contenu » : « il est hors de question de revenir sur les principes de neutralité des contenus » inscrits dans le code des postes et télécommunications. Néanmoins, en ce qui concerne le réseau, il pose la question : « y’a-t-il une certaine légitimité à mettre en place des systèmes prioritaires d’acheminement de certains contenus ? ». Et y répond par l’affirmative : « [ce débat] est lié à l’engorgement des réseaux avec le développement extraordinaire de la vidéo sur Internet et cet engorgement crée un problème potentiel de savoir quels sont les flux qui vont être prioritaires, notamment pour des raisons, par exemple, de sécurité ou d’économie ». Le président de la maison-mère de SFR propose donc de « réguler le trafic aux heures de pointe » pour répondre aux risques de saturation qui menacent le réseau.
Source : Arcep