La Commission européenne a donné son feu vert à la prise de contrôle de Telecom Italia par le groupe français Vivendi, sous conditions.
Peu avant l’assemblée générale de l’opérateur italien, début mai, Vivendi avait notifié Bruxelles qu’il pourrait bien prendre le contrôle de Telecom Italia, « de facto », à l’issue de la réunion. Sans surprise, il y a fait élire 10 de ses administrateurs, soit une prise de contrôle de deux tiers du conseil d’administration. Une opération rondement menée pour le groupe français qui, en quelques années, est monté à 24% du capital de Telecom Italia.
Cette prise de contrôle restait toutefois soumise, techniquement, à l’approbation de la Commission européenne. Mardi, celle-ci a donné son accord, sous conditions. Telecom Italia devra, notamment, céder sa participation de 70% dans Persidera, un opérateur de réseaux dont le chiffre d’affaires avoisine les 80 millions d’euros. Le sujet de la cession sera évoqué lors de la prochaine réunion du conseil d’administration, le 1er juin.
Ce feu vert devrait permettre à Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi récemment élu au conseil d’administration de Telecom Italia, de briguer la présidence de l’opérateur italien.
Pour Vivendi, le dossier Mediaset reste à trancher
Mais Vivendi reste confronté à un autre problème posé par les autorités concurrentielles. En effet, un avis de l’AGCOM (Autorité de régulation des télécoms italienne) le contraignait à choisir entre sa participation dans l’opérateur Telecom Italia ou l’entreprise de médias Mediaset. Ceci, conformément à la législation italienne qui interdit à un groupe qui contrôle des télécommunications de générer une part significative de ses revenus, en parallèle, dans une entreprise de médias.
Vivendi doit donc soit céder le contrôle effectif de Telecom Italia, soit céder une part significative de Mediaset (et repasser sous la barre des 10%). Le groupe a deux mois pour faire connaître sa décision, et comment il compte s’y prendre, sous peine d’une amende significative pouvant atteindre jusqu’à 5% de son chiffre d’affaires. Il aura ensuite 10 mois supplémentaires pour parvenir à ses fins.
Dans un communiqué, le groupe de Vincent Bolloré a simplement fait savoir que sa priorité allait à Telecom Italia. Il n’exclut toutefois pas la possibilité d’une « action judiciaire » pour faire annuler la décision du gendarme des télécoms.
via AFP