On n’entend plus guère parler de l’accord de mutualisation conclu en début d’année entre Bouygues Telecom et SFR. Visant à partager les infrastructures des deux opérateurs en zones peu denses selon une répartition bien définie (ci-contre), celui-ci semble peiner à prendre son envol…
Selon Le Figaro, qui cite un proche du dossier, les négociations entre SFR et Bouygues auraient déjà pris « six mois de retard sur le calendrier initial ». Une des raisons potentielles à ce retard, le recours d’Orange devant l’Autorité de la concurrence, a récemment été écartée, mais il subsiste plusieurs problèmes.
La fusion entre SFR et Numericable, qui se déroule en parallèle, peut avoir monopolisé la majeure partie des efforts de l’opérateur au carré rouge. Si tel est le cas, l’accord de mutualisation pourrait rester en suspens encore quelque temps, du moins tant que son rachat par Numericable n’est pas totalement finalisé — probablement d’ici la fin novembre.
Autre problème, plus préoccupant : l’état du réseau de SFR complique sensiblement la donne. Celui-ci est en pleine rénovation suite à des performances en deçà de ses concurrents. Concrètement, la mise en application de la mutualisation dans cette situation pourrait dégrader la qualité de service pour les clients de Bouygues (en particulier la couverture réseau) dans les zones où la mutualisation serait assurée par SFR.
Enfin, le peu d’enthousiasme que manifeste SFR pour déployer son réseau 4G agace sensiblement Bouygues Telecom, qui a de son côté choisi de mettre les bouchées doubles sur ce sujet. Bouygues craint que SFR n’attende de bénéficier d’un droit à l’itinérance sur son réseau 4G, et souhaite revoir en conséquence les termes financiers de l’accord de mutualisation…
Source : Le Figaro