Après avoir annoncé le démarrage des négociations à la fin de l’année dernière, SFR a enfin annoncé avoir finalisé la vente de 70% de ses data centers pour un montant de 764 millions d’euros ; une transaction qui représente un grand pas en avant dans la stratégie de désendettement d’Altice, la maison-mère de SFR, même si celle-ci est encore loin d’être terminée.
Une transaction majeure dans le secteur des télécoms
Le groupe Altice avait identifié la vente de ses data centers comme l’un des éléments vitaux pour réduire sa dette. Après des discussions initiales qui évaluaient les installations autour de 500 millions d’euros, Morgan Stanley Infrastructure Partners (MSIP) a finalement acquis ces actifs pour 764 millions d’euros, un chiffre qui se révèle bien supérieur aux estimations initiales et devrait lui permettre de se tirer du mauvais pas dans lequel l’opérateur se trouve.
La vente concerne 70% des data centers de SFR, qui seront désormais exploités par UltraEdge, une société créée par MSIP et Altice France dans le cadre de ce partenariat stratégique. UltraEdge se positionne ainsi comme un nouvel acteur indépendant et neutre dans le secteur des data centers en France.
Cette vente s’inscrit donc dans une double démarche :
Tout d’abord, en générant 764 millions d’euros, SFR peut donc enfin espérer opérer une réduction significative de sa dette, renforçant ainsi sa stabilité financière et sa capacité à investir dans d’autres domaines stratégiques après des mois pour le moins troubles, mais pas seulement.
UltraEdge se consacre au développement et à l’expansion des sites d’hébergement. Avec une capacité totale de 45 MW, ces installations répondent aux besoins croissants des entreprises en matière de services numériques de proximité, ce qui est un avantage majeur en termes de marché.
Du coté d’UltraEdge, il y a aussi quelques avantages puisque la société devient le premier fournisseur indépendant et neutre de colocation Edge en France.
Avec des installations couvrant 33 000 mètres carrés et des services à haute performance, UltraEdge est également bien positionnée pour répondre aux besoins des technologies émergentes telles que la 5G, l’IA et l’IoT.
Retrouver de la compétitivité en purgeant l’endettement
Cette transaction place UltraEdge au cœur de l’innovation numérique en France. Les data centers de proximité joueront un rôle crucial dans le déploiement de technologies de pointe, offrant des solutions d’hébergement ultra-sécurisées et à faible latence. En tant qu’acteur majeur de ce secteur, UltraEdge pourra attirer de nombreuses entreprises cherchant à externaliser leurs services informatiques.
Pour SFR, cette vente représente une opportunité de se concentrer sur ses activités principales tout en renforçant sa situation financière. La collaboration avec Morgan Stanley Infrastructure Partners via UltraEdge garantit que SFR continuera à bénéficier d’une infrastructure de haute qualité sans les coûts d’exploitation directs.
En effet, en cédant ses sites d’hébergement à UltraEdge, SFR libère des actifs qui peuvent être monétisés. Les 764 millions d’euros générés par cette transaction fournissent des liquidités immédiates, essentielles pour réduire la dette existante de SFR, puisque ces fonds peuvent être utilisés pour rembourser une partie des emprunts, diminuant ainsi la charge d’intérêts en améliorant la stabilité financière de SFR qui est une problématique pour le Groupe.
Parallèlement, SFR devient le premier client d’UltraEdge, garantissant ainsi la continuité des services d’hébergement ; contrat qui assure un flux de revenus stable et prévisible pour UltraEdge, et par extension, une sécurité de service pour SFR.
Une réduction des coûts doit obligatoirement être menée en parallèle
Point important si la société veut redresser la barre : en externalisant les services de colocation, SFR a désormais la capacités de réduire les coûts d’exploitation associés à la gestion et à la maintenance des datacenters, tout en bénéficiant d’une infrastructure de pointe fournie par UltraEdge, ce qui est un levier supplémentaire.
D’autres éléments viennent parachever cette stratégie mais le nerfs de la guerre réside essentiellement dans la partie financière de la transaction qui est devenue vitale pour SFR et Altice France affectée par des soupçons de corruption sur sa branche portugaise mais également la garde rapprochée de Patrick Drahi, une perte d’abonnés sur la partie mobile qui l’inquiète et une dette abyssale qui ne lui permet pas de sortir la tête de l’eau.
Autant de points bloquants qui ne lui permettaient pas jusqu’à présent d’investir dans l’innovation.
Cette épine du pied en partie tirée, reste à savoir comment les subsides tirés seront réemployés par Altice qui se trouve à la croisée des chemins tant au niveau de sa compétitivité sur le marché que de sa croissance personnelle.