Les offres de Numericable-SFR, que l’opérateur vante comme de la « fibre », peuvent-elles être qualifiées ainsi ? Pas selon ses concurrents… ni le gouvernement, qui souhaite agir.
Depuis bien longtemps, Numericable joue sur l’ambiguité du mot « fibre » pour qualifier ses offres FTTLA, — si le raccordement se fait bien en fibre jusqu’à un répartiteur proche de l’abonné, les derniers mètres sont couverts avec une connexion coaxiale, de qualité bien moindre. Ce qui engendre une perte considérable de débit et de performances globales, par rapport à une connexion 100% fibre jusqu’à l’abonné (FTTH).
Cette pratique chagrine les concurrents de Numericable, Free et Orange en tête. Ceux-ci protestent contre l’utilisation du terme « fibre » pour désigner des offres qui ne s’appuient en réalité que partiellement sur de la fibre optique, engendrant une confusion auprès des clients avec la technologie FTTH.
Ces derniers pourraient obtenir gain de cause, puisque le gouvernement planche sur un projet de loi qui contraindrait les opérateurs utilisant le mot « fibre » à préciser distinctement le mode final de raccordement utilisé, s’il ne s’agit pas de fibre, dans leurs communications et publicités. Numericable-SFR, explicitement visé par ce texte, serait alors contraint d’accoler au mot « fibre », via une mention légale, la précision « raccordement final en câble coaxial » — c’est d’ailleurs ainsi que l’Autorité de régulation des télécoms (ARCEP) dénomme ses offres depuis quelque temps.
La mesure permettrait d’apporter un peu de clarté aux consommateurs, mais elle ne convient pas encore aux autres opérateurs, pour qui il faudrait interdire purement et simplement l’utilisation du terme « fibre » à Numericable-SFR. Ils auront encore le temps de faire entendre leur voix : le texte en question restera en consultation jusqu’à l’automne.
Source : Les Échos