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Google et Wikipédia, sites « terroristes » pour Orange

Pendant une petite heure, lundi, les abonnés Orange ont été privés d’accès à plusieurs sites populaires comme Google ou Wikipédia, considérés comme « terroristes ».

Lundi matin, les clients Orange ont eu une drôle de surprise en tentant d’accéder à Google.fr, Wikipédia France, ou même le site d’OVH. Leur opérateur les redirigeait automatiquement vers une page du ministère de l’Intérieur. Normalement réservée aux contenus à caractère terroriste, celle-ci arbore un avertissement en gros et en rouge : « Vous avez été redirigé vers cette page du site du Ministère de l’Intérieur car vous avez tenté de vous connecter à un site dont le contenu incite à des actes de terrorisme ou fait publiquement l’apologie des actes de terrorisme ».

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Interrogé par Next INpact, l’opérateur indique que l’incident a duré « environ une heure ». Et reste flou, dès lors qu’il s’agit de fournir des explications à la panne, évoquant simplement une « erreur humaine ». Comment de tels sites ont-ils pu se retrouver parmi la liste des sites classés terroriste, normalement fournie aux opérateurs directement par la place Beauvau ? Le représentant d’Orange interrogé par le site finira par avouer qu’il ne souhaite « pas entrer trop dans les détails »

Toujours sur Next INpact, Stéphane Bortzmeyer, spécialiste réseaux, n’hésite pas à rentrer, lui, dans les détails. La redirection, de type DNS, a touché tous les abonnés du réseau Orange utilisant les DNS par défaut de l’opérateur. Pour ajouter à la confusion, le site du Ministère de l’Intérieur s’est rapidement retrouvé saturé devant le nombre inattendu de requêtes… ce qui pouvait donner l’impression que Google et consorts étaient simplement inaccessibles.

#OrangeIsTheNewBlacklist

La débandade d’Orange est rapidement commentée sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, elle est à l’origine du hashtag #OrangeIsTheNewBlacklist, qui cristallise moqueries (et réflexions plus sérieuses) :

Une fois passée l’hilarité, l’incident nourrit les critiques à l’encontre de ce type de blocage. Comme pour toute censure sur Internet, il y a risque de surblocage, et c’est ce qui s’est produit lundi chez Orange. À l’heure où la simple consultation de sites à caractère terroriste est en passe de devenir un délit, cela pose également la question des données récoltées par le Ministère de l’Intérieur, et leur potentielle automatisation.

Source : Next INpact

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