Sans surprise, la direction de SFR est parvenue à un accord avec les représentants syndicaux majoritaires du groupe. Il consiste en un plan de départs volontaires portant sur 5000 emplois, comme prévu.
C’est fait : SFR a conclu jeudi un accord sur l’emploi avec la CFDT et l’Unsa, actant le départ d’environ un tiers des effectifs du groupe, soit 5000 emplois. L’opposition de plusieurs autres organisations syndicales — notamment la CFE-CGC, très remontée — n’aura pas suffi. À eux seuls, les deux syndicats signataires sont majoritaires : l’accord est donc acté.
Le plan comporte deux phases. Dans un premier temps, 1000 départs auront lieu, dès cette année, dans les filiales de distribution (boutiques) de l’opérateur. Cette technique permet à SFR de contourner son interdiction de supprimer des emplois, pendant trois ans à compter de son rachat par Numericable (en 2014).
Ce n’est qu’en juillet 2017 que l’opérateur sera débarrassé de ses contraintes sur l’emploi. Open bar pour SFR, donc, qui ouvrira dès lors un plan de départs volontaires sur 4000 personnes.
Un accord coûteux pour le groupe
Afin de convaincre ses futurs ex-salariés, SFR a misé sur un accord jugé généreux par les syndicats : une prime de départ de 2,5 mois de salaire par année d’ancienneté sera proposée. Un tel plan de départs volontaires sera donc coûteux pour le groupe, qui envisage de provisionner de 600 à 800 millions d’euros pour le financer. Mais l’opérateur au carré rouge prévoit que ce plan de départs lui fera économiser quelques 400 millions par an : il rentrera donc vite dans ses frais.
Seule petite victoire pour les salariés : l’accord inclut l’interdiction des licenciements secs dans le groupe, jusqu’en juin 2019. Un plan social supplémentaire n’est donc pas à craindre… en théorie. Comme le souligne la CFE-CGC, cette clause peut être levée en cas de bouleversement significatif sur le marché des télécoms, par exemple un rachat d’opérateur…
via Les Échos