Érigée par SFR comme un modèle incontournable, la convergence télécoms-médias ne fait pas l’unanimité. Free ne veut pas en entendre parler, et Bouygues Telecom non plus.
« Sur la convergence, il n’y a pas de débat », clamait il y a peu Alain Weill, patron de la branche médias de SFR. Pour lui, rapprocher les télécoms et les médias est tout simplement « indispensable ». Cette déclaration, assénée avec la conviction de l’évidence, ne convainc pourtant pas tout le monde.
À commencer par Bouygues Telecom : son DG adjoint Didier Casas a fait connaître son opposition nette et franche à une convergence vers les médias, dans L’Invité des Échos. « Cela n’est pas notre stratégie au moment où je parle. Nous considérons que notre métier est avant tout d’investir dans les réseaux », a-t-il affirmé. Et, ciblant plus particulièrement SFR : « chaque euro qui est investi pour acheter les droits du football anglais, d’un championnat ou pour produire des séries, sont des euros qui ne sont pas investis dans les réseaux ».
Des opérateurs plus concentrés sur les télécoms
Plus discret sur le sujet, Free (groupe Iliad) a adopté la même ligne de conduite : l’intégralité de ses investissements va au déploiement de ses réseaux, fixe et mobile. Ce qui n’empêche pas Xavier Niel, son fondateur, d’investir largement dans les médias par ailleurs, à titre personnel…
Seul Orange semble plus proche de la ligne directrice évoquée par SFR. L’opérateur historique, qui a déjà une première expérience malheureuse dans les médias, édite toujours à la marge le bouquet OCS, au succès indéniable. Et il n’exclut pas de diversifier son offre médias avec de la presse, du jeu vidéo… même s’il n’est pas question de produire du contenu exclusif. Au-delà des médias, Orange met un point d’honneur à diversifier ses activités, comme en témoigne le lancement récent d’Orange Bank.
via Les Échos