C’est non ! Le groupe Bouygues a décidé, en conseil d’administration, de rejeter l’offre de rachat émise par Altice (Numericable-SFR) pour sa branche télécoms.
Bouygues Telecom continuera en tant qu’acteur individuel sur le marché. C’est ce qui ressort du communiqué, publié par le groupe Bouygues, expliquant pourquoi ce dernier a choisi de refuser l’offre non-sollicitée de 10 milliards d’euros soumise par Patrick Drahi.
Convaincu que le marché des télécommunications est « à l’aube d’une nouvelle ère de croissance », Bouygues met en avant ses atouts : son portefeuille de fréquences, son réseau 4G, son succès récemment acquis sur le marché du fixe. De plus, la récente restructuration de l’opérateur lui a permis de réduire les coûts : de quoi renouer avec la rentabilité d’antan, à l’horizon 2017.
Au-delà de cette volonté de continuer à faire cavalier seul, Bouygues estime que l’offre d’Altice « présente un risque d’exécution important » en termes de droit concurrentiel — en d’autres termes, le groupe pense que le rachat risquerait d’échouer, en étant retoqué par les autorités concurrentielles. Il rappelle aussi qu’un rachat à ce moment de l’année viendrait poser quelques problèmes dans le cadre de l’appel à candidatures pour les licences « en or », qui attendent quatre candidats et non trois.
Enfin, non sans un certain pied-de-nez à la stratégie de Patrick Drahi, Bouygues indique qu’il préfère agir « dans l’intérêt de ses clients, tout en veillant à ses engagements en matière d’investissements pour le développement des infrastructures françaises ».
Cela n’empêchera peut-être pas Numericable-SFR de revenir à la charge avec une nouvelle offre, plus valorisante. Mais en l’état actuel, Bouygues Telecom semble bien déterminé à continuer sa route en solo.
Le communiqué complet est disponible sur le site du groupe Bouygues.