Après la mise en place d’un plan social après la crise sanitaire, c’est à une nouvelle difficulté que le groupe Altice doit faire face avec la hausse des taux d’emprunt, qui vient lourdement impacter sa dette, ce qui risque de grever son budget de plusieurs millions d’euros dans les mois qui viennent.
Même si cette dette est relativement basse et à 90% à taux fixe,, par rapport à ce qu’elle a pu être par le passé, elle représente néanmoins 31 milliards d’euros, ce qui est extrêmement conséquent et pourrait bien doubler de volume si Altice n’y veillait pas dès maintenant.
Or, la quote-part du montant soumis à la fixité des taux devrait baisser, élevant la part de taux variable entre 15 et 20% dès l’an prochain, ce qui plomberait les charges annuelles de 80 millions d’euros supplémentaires l’an prochain.
Cette situation est délicate pour Altice, qui n’a pas pu mener à bien ses projets d’acquisition de TFX et 6Ter, mises sur le marché liminairement à l’éventuelle fusion de TF1 et M6, ce qui aurait conforté sa position sur le marché de l’audiovisuel, aux côtés de BFM, et semble pour l’heure abandonner toute velléité supplémentaire d’investissement ; sage décision pour freiner l’envolée exponentielle de sa dette, qui pourrait de ce fait, représenter 4,5 fois le résultat brut d’exploitation alors qu’en contrepartie, Altice cède ses centres de données pour récupérer 1 milliard d’euros, ne permettant pas d’atteindre les trois nécessaires dans cette perspective.
Alors il reste quelques solutions certes, mais la concurrence est âpre sur le marché des télécommunications et les marges bénéficiaires de plus ténues face à un contexte instable dont les maux n’ont de cesse de se diversifier, de la pandémie à l’inflation, en passant par la crise énergétique, mettant de sévères bâtons dans les roues de l’intégralité des acteurs de la filière.
Quelle que soit la solution qui sera mise en place, elle ne fera cependant que limiter la casse, alors que d’autres ont su tirer parti des difficultés pour éprouver leur résilience.