Altice Europe a annoncé la cession de ses pylônes, en France (SFR) et au Portugal (Portugal Telecom). Soit un total de plus de 10 000 supports pour antennes-relais. Mais l’opération est, en réalité, plus compliquée qu’elle n’en a l’air…
Habitué aux manœuvres complexes et aux organigrammes touffus, le groupe de Patrick Drahi a cédé ses pylônes… tout en en gardant la propriété. En réalité, ses équipements français (un total de 10 198 pylônes) ont été cédés à SFR Tower Co., une nouvelle filiale qu’il détient à la majorité (50%). Le fonds d’investissement KKR, nouvel entrant, s’empare des 49,9% restants. Dans les faits, Altice conserve donc le contrôle et la propriété de ses infrastructures.
Le scénario est légèrement différent au Portugal, où le groupe détient exactement 2 961 tours. Celles-ci ont été cédées à une nouvelle entité, Tower Portugal, dont Altice ne détient que 25%. La majorité du capital est entre les mains de groupes tels que Morgan Stanley Infrastructures et Horizon Equity.
L’intérêt de l’opération ? En laissant KKR rentrer au capital de sa nouvelle entreprise en France, Altice Europe engrange une quantité non-négligeable de cash : quelques 2,5 milliards d’euros. En effet : ultra-endetté (à hauteur de plus de 30 milliards d’euros), le groupe doit rassurer les marchés sur sa capacité à réunir le montant nécessaire à son prochain remboursement — 8 milliards d’euros à l’horizon 2022.
via Le Figaro