Un an après l’éclatement du scandale financier impliquant Armando Pereira, SFR et Altice ont finalement décidé de porter plainte. Pourtant, les liens capitalistiques avec Pereira n’ont pas été dissous, et une grande opacité persiste autour de l’affaire. Pour rappel, le 13 juillet 2023, Pereira était arrêté et mis en examen pour blanchiment, corruption et fraude fiscale selon l’Informé.
Le rapport d’enquête montre un système frauduleux établi depuis longtemps avec Hernani Vaz Antunes, ami de Pereira, pour orienter les décisions de recrutement des fournisseurs en leur faveur.
Les montants en jeu sont considérables, avec des commandes suspectes atteignant 130 millions d’euros par an pour Meo et près de 200 millions d’euros pour SFR. Patrick Drahi a estimé que 20 % de ce volume d’affaires représentait une marge considérée comme indue, soit environ 60 millions d’euros par an pour les entités portugaises et françaises. Les sommes détournées pourraient avoisiner le milliard d’euros, sans toutefois qu’Alice se décide à porter plainte jusqu’à présent.
Patrick Drahi a de son côté diligenté une enquête interne, mais sans impliquer les représentants syndicaux de SFR. Bien que la direction ait promis transparence, le rapport final de l’enquête n’a pas été rendu public, ni communiqué aux syndicats ou au Parquet national financier (PNF).
Altice a de con côté publié un communiqué minimisant l’ampleur du scandale et soulignant que les fournisseurs suspects représentaient moins de 2 % des dépenses de SFR.
Une purge au sein des employés du Groupe
Certains employés ont été suspendus ou ont quitté l’entreprise, souvent sans annonce officielle. Tatiana Agova-Bregou, proche de Pereira, a été licenciée pour « trouble objectif au fonctionnement de l’entreprise » et conteste son départ devant les prud’hommes. D’autres proches de Pereira, comme Rémi Tutelaire, semblent toujours travailler pour le groupe. Drahi n’a toujours pas dénoué ses liens capitalistiques avec Pereira, bien qu’il ait promis de le faire.
Des mesures ont été prises pour éviter la répétition d’un tel scandale, mais elles semblent limitées. L’éthique des affaires n’est pas devenue une priorité majeure.
Altice a mis en place des initiatives pour renforcer le dispositif anticorruption, mais la direction reste opaque sur l’ampleur de la fraude et sur les actions entreprises pour y remédier. Les salariés et observateurs s’interrogent sur le manque de transparence et la possibilité de nouvelles découvertes non divulguées.
Source l’Informé