Altice taille à la hache dans son budget et son personnel depuis la mise en place des premières mesures de confinement. Et l’on peut dire que le groupe n’y va pas de main morte, malgré des chiffres qui sont demeurés stables.
La dernière mesure en date, c’est le regroupement sous le même toit, de l’intégralité de ses entités telles que SFR, RMC et BFM, entre autres, qui pousseront l’Express et Libération à intégrer un centre de domiciliation administrative louant des bureaux pour réaliser une économie d’environ 1 millions d’euros par an en loyers.
Et Altice va plus loin dans son raisonnement d’une manière relativement élégante, par la voix d’Alain Weil qui indique au Monde que « A partir du moment où Altice n’est plus actionnaire de ces journaux, ils n’ont plus de raison de rester là. Ce n’est pas une question de prix au mètre carré ».
Ah bon !
Un argument qui ne tient pas bien longtemps ; Altice ayant récemment emménagé dans des locaux flambants neufs, qui ont fait exploser son budget locatif.
Une mesure qui tombe bien évidemment à point nommer alors que le Groupe a choisi délibérément de s’engager sur la voix d’un plan social drastique assurant une mort lente mais certaine à Next Radio ou bien encore RMC Sport, avec la vague de licenciements que cela induit.
Mesure qui complète d’ores et déjà le plan de licenciements volontaires engagé par l’opérateur depuis 2016 et déféré devant différentes juridictions prud’homales depuis lors.
Gros succès, quand l’on sait que les nouveaux bureaux du Groupe accusent une augmentation estimée entre 30 et 45% du m² en surcoût et que les dépenses d’investissement pour la rénovation de certaines de ses structures immobilières a engendré en 2019 pas moins de 61,7 millions d’euros de frais divers et variés outre 85 millions d’euros supplémentaires mis à la charge d’Altice Média en 2020 pour la construction de nouveaux studios.
Toujours chercher à qui profite le crime …
Au-delà des chiffres, c’est en direction des principaux bénéficiaires de ces opérations qu’il faut se tourner. Et en l’occurrence, du côté de Patrick Drahi déjà, premier actionnaire du Groupe, qui possède à titre personnel …. les immeubles bailleurs, pour les avoir acquis directement auprès d’Axa en 2016 moyennant 846 millions d’euros et qu’il a cédé pour 49% en valorisant son investissement de pas moins de 304 millions d’euros en deux ans, deux temps et trois mouvements.
Une plus-value réalisée grâce à son premier locataire : le Groupe Altice, titulaire d’un bail de 12 ans, ce qui est pour le moins inhabituel, garantissant ainsi les loyers ainsi que l’investissement effectué pour un montant de 50 millions d’euros par année.
Une charge réelle pour les sociétés locataires, qui n’ont bénéficié d’aucun passe-droit sur le montant mensuel perçu ; le virage de la réduction des charges étant amorcé grâce … aux plans sociaux menés au sein de ses différentes entités.
Le confinement n’a pas été forcément une mauvaise affaire pour tout le monde !
Source Le Monde.