L’Informé a révélé qu’Econocom, société de services informatiques dirigée par Jean-Louis Bouchard, est impliquée dans le scandale de corruption autour d’Altice, l’empire de Patrick Drahi. Cette révélation vient après l’arrestation d’Armando Pereira, ancien directeur opérationnel d’Altice, en juillet 2023 par la justice portugaise pour des accusations de « blanchiment, corruption et fraude fiscale ». Pereira est accusé d’avoir favorisé des fournisseurs « amis » en échange de rémunérations occultes.
Econocom est mêlé à cette affaire via sa filiale Aciernet, un revendeur et installateur de produits télécoms. Aciernet a été acquis par Econocom en deux phases : d’abord 51 % des parts en 2017 pour 18,8 millions d’euros, puis les 49 % restants en 2019 pour 18 millions d’euros. Cette société servait d’intermédiaire pour des commandes de produits Cisco par Altice, notamment en France et aux États-Unis. En 2022, les commandes passées par SFR à Aciernet atteignaient 36 millions d’euros.
Selon L’Informé, Aciernet revendait ces produits à des prix majorés, partageant les commissions avec des sociétés liées à Armando Pereira et son associé Hernani Vaz Antunes. Entre 2017 et 2022, ce montage financier aurait permis de transférer 166 millions d’euros à différentes entités, notamment VintagePanoplia, Edge Technology, et Shar SA.
Les investigations internes d’Econocom, déclenchées en juillet 2023, ont révélé des « manquements caractérisés gravement préjudiciables » à l’entreprise, impliquant directement Franck Vergriete, dirigeant d’Aciernet. En réponse, Econocom a engagé des poursuites contre Vergriete et l’a démis de ses fonctions au sein de la société.
Cette affaire est avant tout caractéristique de la complexité des relations d’affaires et la nécessité pour les entreprises de maintenir une vigilance constante pour prévenir la corruption et la fraude dans leurs opérations internationales.