Alors que les applications réalisées pour Elixir pouvaient se compter sur les doigts d’une main avant l’arrivée du Free Store, leur nombre a bien augmenté depuis. En un mois d’existence, le magasin d’applications made in Free a vu fleurir quantité d’applications, pour la plupart chères, mal réalisées, buggées ou sans grand intérêt…
Le constat est cinglant mais vient comme une évidence : si on trouve, au milieu du lot, quelques bons titres officiels (Tetribox) ou amateurs (Bouncebox), la tendance est à la médiocrité.
Et c’est ainsi qu’on passe d’un Al Zheimer (0,99 €), copie carbone au nom douteux du célèbre Akinator gratuit sur le web, à un Magic Cards (0,99 €) qui propose un « tour de magie » virtuel à usage unique, dont l’intérêt est proche du niveau de la mer.
On ose à peine parler de la pléiade d’applications pour adultes vendues entre 0,49 € et 2 € — pour ce prix, vous aurez droit à une poignée de photographies de mauvaise qualité détaillant un strip-tease, dont on se demande même si elles n’ont pas simplement été prises sur le net sans aucun accord…
Quel est l’intérêt d’acheter une application, même à faible coût, n’offrant rien de plus que ce que l’on peut déjà trouver, en bien mieux, gratuitement sur le web ?
Les développeurs comptent manifestement sur l’effet de curiosité pour réaliser des ventes. Avec des apps dont le temps de développement doit rarement dépasser l’heure complète, la rentabilité est de toute façon assurée — et le manque d’informations disponibles sur le Store (description détaillée, avis de consommateurs, screenshots…) joue en leur faveur.
Même les applications correctement réalisées pâtissent de limitations techniques plus que gênantes inhérentes à la Freebox ; ainsi, le module Météo (gratuit et officiel), lisible, doté d’un design original, souffre finalement d’un temps d’accès global — depuis le menu principal Free jusqu’au lancement effectif de l’application — dissuadant rapidement d’aller y jeter un coup d’œil.
On est bien loin de l’émulsion et de la quantité d’applications gratuites de bonne facture présentes sur Android ou iOS. La faute, sans doute en partie, à Elixir : un framework pas forcément aussi limité qu’à première vue, mais excessivement difficile à prendre en main pour les programmeurs, qui préféreront sans doute rester sur d’autres plateformes mieux maîtrisées.
Ironiquement, un peu comme l’évoque le nom initialement retenu pour sa déclinaison sur Alicebox — le “placard à Hubert” (rapidement changé pour Alice Store), ce Free Store sent bel et bien le renfermé. Il évoque un temps révolu, où les développeurs n’hésitaient pas à tenter de se faire de l’argent facile avec des applications de qualité discutable et où le modèle du shareware régnait sur le marché. Depuis, il y a eu Internet.
Cette situation n’est pas une fatalité, et il est tout à fait possible que de bonnes applications arrivent par la suite. Mais il faudra que Free réagisse vite ; à défaut de corriger le tir, il risque de laisser les efforts de quelques développeurs réellement talentueux se fondre au milieu des softs poubelle. Partant d’une bonne idée, le Free Store pourrait ainsi rapidement tomber dans l’oubli sans un support constant de la part du FAI. Pourvu qu’il ne connaisse pas le même sort que les Télésites ainsi que TV Perso, abandonnés à peine quelques mois après leur sortie…
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