Le récent retour de bridages importants sur les lignes non-dégroupées de Free a ravivé la polémique sur les espaces de discussion communautaires. Entre pleurs et grincements de dents, les Freenautes ne comprennent pas pourquoi de telles restrictions. Début d’explication…
Il faut tout d’abord rappeler un principe de base qui est celui de la qualité de service. Chez l’ensemble des opérateurs, lorsque le réseau atteint ses limites (en termes d’encombrement, notamment), des mesures sont mises en place afin de permettre à tous les abonnés de pouvoir continuer à accéder au net sans encombre. L’absence de ce type de règles finirait par engorger le réseau et, à terme, empêcher les abonnés d’y accéder, purement et simplement.
On sait également que le trafic des non-dégroupés est particulièrement coûteux, et que l’offre n’est pas réellement très rentable pour Free ; si Iliad est devenu la réussite financière qu’on connaît aujourd’hui, c’est grâce à l’étendue du dégroupage. En France, le tarif plancher de 29,99 € par mois, salué même par les associations de consommateur comme UFC-Que Choisir, est déjà une performance en soi pour les non-dégroupés.
En d’autres termes, on peut percevoir le bridage comme un mal nécessaire pour maintenir l’ADSL grand public à un prix abordable pour tous. De telles connexions ne peuvent décemment pas proposer un débit garanti 24 heures sur 24 ni un trafic 100% non filtré en permanence, du moins pas à ce prix.
Les abonnés seraient-ils prêts à se voir facturer de la bande passante en sus chaque mois, ou à voir augmenter le prix de leur abonnement, pour avoir accès à l’intégralité des services et des protocoles en toutes circonstances ? Probablement pas. Comme le rappelle un intervenant sur la mailing list FRnOG, un accès ADSL2+ non-dégroupé réellement sans bridage coûte dans les 59 € par mois (chez FDN). Le double du tarif grand public…
Exiger le même type d’accès chez un opérateur comme Free est irréalisable, sauf à augmenter les tarifs, même pour les abonnés qui n’ont pas besoin de telles garanties et qui préfèrent disposer d’un ADSL bon marché… Gageons que les Freenautes tiennent trop à leur tarif unique !
Finissons toutefois sur un petit bémol : s’il est nécessaire de mettre de telles restrictions, chaque opérateur est libre de choisir la meilleure façon de réguler les connexions sur son propre réseau. Free a choisi de bloquer de manière assez importante la plupart des ports, empêchant ainsi l’accès à des applications insignifiantes en termes d’utilisation de bande passante (telnet, SIP…) ; pourquoi ? Nous ne l’expliquons pas non plus…
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