Freenews

Le dégroupage, une activité menacée ?

Ca passe ou ça casse !

Nous vous parlons souvent de nouveaux NRA dégroupés par Free… hélas, de plus en plus de freenautes nous répondent que de nombreuses prévisions restent en plan, ou qu’une fois l’inscription réalisée sur un NRA pourtant dégroupé, la galère ne fait que commencer.

Alors, pourquoi le dégroupage serait-il si problématique ?

Récemment, nous vous parlions de CHB28, Chartres Saint Brice, ce central dégroupé en 2005 qui ne l’est plus aujourd’hui. Hélas, cette situation est toujours d’actualité.

Tous les éléments semblent aujourd’hui concorder pour désigner France Télécom, qui, lors de l’installation du téléphone dans la ville, il y a plusieurs dizaines d’années, avait prévu un bâtiment assez grand pour ses propres équipements, mais qui est aujourd’hui débordé par l’installation et par le succès des différents opérateurs alternatifs, qui en sont donc réduits à proposer une offre ADSL non dégroupée, sur les équipements de France Télécom, jusqu’au jour où… le central étant totalement saturé, une extension s’avèrera nécessaire.

Aujourd’hui, les centraux de grande taille sont, en écrasante majorité, dégroupés par les principaux opérateurs tiers, à savoir Free et SFR.
Mais ceux-ci continuent, par souci de rentabilité, la course au dégroupage et s’installent dans des centraux parfois minuscules (parfois moins de 50 lignes, comme LT256, Larmor Plage, 40 lignes, dégroupé par Free qui a donc installé des équipements permettant de recevoir… 500 abonnés).

Les récents ajouts à la carte de dégroupage de Free concernent, en majorité, des NRA de 1000 à 2000 lignes… mais qui dit petit nombre d’abonnés dit aussi petit bâtiment. L’installation des DSLAM s’avère donc beaucoup plus souvent problématique. Plusieurs solutions existent toutefois :

 la division du NRA pour bénéficier de plus de place à l’intérieur. Coûteuse pour France Télécom et la mairie, nécessitant le recâblage de centaines de lignes, cette opération est rare : elle a notamment eu lieu pour le NRA BST95, Boisemont, dont 2/3 des lignes seront raccordées sur le NRA VXL95 Vauréal Croix Lieu, les deux étant alors dégroupés.

 une extension du bâtiment, c’est à dire l’installation d’un « shelter », salle directement collée au bâtiment d’origine pour dégrouper le central : c’est le cas sur sur les plus gros centraux, comme Bergerac en Dordogne ou Hérouville Centre, dans le Calvados. Mais cette installation, coûteuse, pas forcément esthétique, est rarement réalisée…

 l’installation d’une armoire dans la rue, à charge de l’opérateur.

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Les armoires de rue du NRA MEN91 (Mennecy)

De plus en plus fréquente, cette solution est loin d’être idéale : coûteuse, source de délais à rallonge -permis de construire, pose de la dalle, création de la tranchée du NRA à l’armoire, raccordement du DSLAM au NRA-, exposant le matériel au vandalisme, elle est surtout source d’ennuis vis-à-vis de la mairie :

 Dans certains cas, les mairies, ne voulant pas recevoir d’armoires, grosses et peu esthétiques, dans des quartiers parfois historiques ou touristiques, ou par méconnaissance des apports du dégroupage pour les usagers (TV numérique, débit, qualité du service en hausse…) refusent : c’est, semble-t-il, le cas de Duclair, DUC76, en Seine-Maritime ou de STO31, Saint-Orens de Gameville (Free ayant essuyé plusieurs refus, le central n’est plus prévu).

 Dans d’autres cas, l’installation de l’armoire, impossible à proximité du central, se fait à plusieurs centaines de mètres. C’est par exemple le cas de Rangueil, RNG31, dont les armoires sont à 500m du central : si un freenaute espère, avec une ligne de 3000m, recevoir la télévision, ces 500m de câble en plus rendront la réception impossible…

 Plus gênant, lorsque les armoires installées sont saturées, l’installation du nouveau matériel n’est pas toujours garantie ! Il y a 2 ans, nous vous parlions du NRA CHE44, la Chapelle sur Erdre : la mairie, prétextant la sauvegarde d’un espace vert, avait refusé la pose d’une seconde armoire Free alors que Complétel et Neuf Télécom avaient déjà posé, à côté de l’armoire de Free, leurs armoires, dégradant singulièrement le paysage…

Dans ce dernier cas, les freenautes privés de place et ne pouvant plus s’inscrire avaient, par leur pression sur la mairie, fini par faire plier celle-ci.

Freenautes, si vous attendez le dégroupage, et que votre central téléphonique est prévu au dégroupage depuis longtemps et que rien ne vient, prenez contact avec votre mairie : celle-ci pourra vous donner de précieux renseignements… Dans certains cas, celle-ci n’y sera pour rien ; c’est parfois Free qui, pour différentes raisons (changement de fournisseur de fibre optique, de solution concernant le raccordement…), est en cause dans le retard, mais si la mairie refuse que votre opérateur s’y installe, n’hésitez pas à agir collectivement avec les freenautes de votre ville, et pourquoi pas d’autres internautes… parce qu’une mairie qui refuse l’installation de Free refuse aussi celle des autres opérateurs tiers.

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