La fibre optique sous-marine viendra t’elle au secours du dégroupage en Corse ? C’est en tout cas l’information que révèle ce matin la branche Suisse d’Alcatel, celle-là même qui avait réalisé le fibrage sous-marin du Lac Léman en 1997.
La société se fait l’écho d’un accord historique signé hier avec le CNC (Consortium Numérique Corse) en vue de permettre aux fournisseurs d’accès de proposer un service de dégroupage sur l’ile de Beauté.
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Le CNC a vu le jour fin 2002 sous l’impulsion première du candidat Chirac qui appellait de ses voeux la réduction de la fracture numérique. Participent à ce consortium le Conseil Régional de Corse, l’Etat et des fournisseurs d’accès à internet.
Le financement d’un tel projet, jugé en son temps prohibitif par Free (par la voix de Mr Archambault), semble avoir trouvé un compromis économiquement viable. Voici la découpe de participation financière au projet :
- 30 % pour la Communauté Territoriale Corse
- 20 % pour l’Etat
- 40 % pour l’AFA – Association des Founisseurs d’Accès – regroupant entre autre Wanadoo, AOL, Club Internet, Tiscali, Neuf Telecom, Colt et Cegetel.
- 10 % pour Free/Iliad qui n’étant pas membre de l’AFA, a cependant pris ce train là afin de ne pas se priver de la clientèle insulaire. On les comprend.
Notez qu’un seul acteur du dégroupage partiel ne participe pas à cette épopée. Il s’agit d’Alice dont-il semble que les intérets principaux concernent prioritairement la métropole au sens restrictif du terme.
Alcatel prévoit l’entame des travaux pour le début du 2eme semestre 2005 et l’AFA table sur une mise en service effective de la liaison au 1er trimestre 2006. Le temps d’ici là de construire de part et d’autre de la méditéranée les centraux techniques spéficiquement dédiés à accueillir les équipements dédiés et aux opérateurs d’installer leurs équipements propres et d’amener la fibre jusqu’à ces locaux.
La liaison sous-marine relierait Marseille à Bastia, qui deviendrait la première ville Corse à pouvoir bénéficier du dégroupage courant 2006, si ce calendier est suivi. Pour le reste de l’ile, le principe restera le même que sur le continent, à savoir sous la responsabilité et le bon vouloir des fournisseurs d’accès qui déploieront la fibre sur le reste de l’ile en fonction de leurs priorités.
Afin de parfaire vos connaissances en terme de fibrage sous-marin, voici dans le détail comment se déroule cette entreprise comportant plusieurs étapes nécessitant un savoir-faire basé sur la qualité et la fiabilité :
- La campagne de sondage permet de déterminer le tracé optimum de pose du câble en analysant la nature des fonds par une reconnaissance géophysique (carottage et analyse des sédiments) et en mesurant les profondeurs marines par des moyens électroniques. La reconnaissance de la texture et de la dureté des fonds est faite par des navires océanographiques.
- Une fois cette campagne effectuée, intervient l’étape dite de route clearence qui consiste à dégager le tracé de tout obstacle qui pourrait nuire à la sécurité du futur câble.
- Ensuite, on procède à l’ensouillage ou enfouissement du câble, jusqu’à une profondeur pouvant aller à 1.500 m, dans une tranchée de 60 à 120 cm de profondeur, afin de protéger le câble des risques de crochetage par les chalutiers. L’opération s’effectue à l’aide d’une charrue sous-marine tractée par le navire câblier
- Enfin, le jointage permet de raccorder les câbles.
On attend donc les 1ers NRA Corses d’ici 1 an, et dès lors fleurirons les xxx2A et autres xxx2B :wink :