Depuis sa sortie, il y a bientôt huit mois, on ne peut pas dire que le service Jeux vidéo sur Freebox ait connu beaucoup de nouveaux titres. Profitons de la sortie d’un nouveau jeu développé avec Elixir à destination de la Freebox, Bouncebox, pour s’interroger sur cette apparente désertion de la part des développeurs…
Huit mois, trois jeux. C’est grosso modo le catastrophique premier bilan que l’on peut faire du développement amateur sous Elixir.
Le premier logiciel, Simon, sorti tout juste une semaine après l’arrivé des jeux sur Freebox, servait avant tout de proof of concept. Très basique, il n’avait vraisemblablement pour ambition que de n’être le premier d’une longue liste…
Depuis, on a bien vu passer un prototype de Sudoku, faisant d’ailleurs joliment référence à un gag interne des développeurs Freebox, mais cela n’est pas allé beaucoup plus loin. Et si, à l’aventure, on avait loupé quelques projets dévoilés de manière plus confidentielle, on s’en excuse auprès des éventuels auteurs…
Vendredi dernier, l’arrivée de Bouncebox a changé la donne. Bien plus ambitieux, développé sur plusieurs mois, celui-ci change des habitudes. Système d’installation automatique sur le web, chat intégré, et surtout jeu multijoueur en ligne sont autant de possibilités qu’il est possible d’atteindre lorsqu’on parvient à dompter Elixir.
On percevait déjà ce potentiel, bien que limité par les capacités techniques de la Freebox HD, dans les jeux conçus par les développeurs Freebox pour accompagner le lancement du service (et ce, même si leur intérêt d’un point de vue ludique reste plutôt limité, comme nous le regrettions à l’époque). A condition de s’accommoder de graphismes en 2D simple, et en se cantonnant à des genres ne nécessitant pas énormément de réflexes (en raison du temps de latence de la télécommande), il y avait moyen de voir de belles choses émerger.
Alors pourquoi tant d’attente ? Pourquoi si peu de jeux au final ?
Certes, Elixir demande qu’on s’adapte à son fonctionnement très particulier ; certes, il ne fonctionne que sur Freebox sans réelle possibilité de portage… mais n’était-ce pas déjà, dans une moindre mesure, le cas des mods Freeplayer en « HTML Freebox », il y a de cela plusieurs années ? Pourtant, l’engouement avait alors été au rendez-vous avec plusieurs dizaines de mods dès les premiers mois, dont certains déployant des trésors d’ingéniosité pour permettre de repousser les limites d’un service initialement terriblement basique.
Côté Elixir… si les développeurs sont là, ils semblent beaucoup plus frileux. Malgré l’organisation d’un week-end de rencontre entre développeurs, beaucoup semblent rechigner à mettre leurs créations en ligne avant la création d’un App Store officiel intégré à la Freebox, comme en témoignent les retours sur le groupe de discussion officiel.
Et c’est le serpent qui se mord la queue ; de son côté, Cédric Bail, responsable du service chez Free, nous avait fait savoir qu’il regrettait de ne pas disposer de suffisamment de retours de la part des développeurs pour lancer un FreeStore dans de bonnes conditions (catégorisation, etc.). Résultat : initialement annoncé pour mars, le magasin d’applications intégré se fait toujours désirer…
Faut-il y voir l’explication, ou du moins une des explications, expliquant ce blocage ? Peut-être… sans négliger non plus une difficulté de programmation qui, toujours selon les retours, semble évidente, mais pourra être résorbée si les librairies créées par les différents développeurs pour la gestion de différents aspects d’Elixir (gestion du clavier, chat intégré, gestion du réseau, etc.) sont mises en commun.
En tout état de cause, on ne saurait trop inciter les bonnes âmes à faire part de leurs développements directement sur le groupe de discussion officiel, ne serait-ce que pour annoncer l’état d’avancement de leur projet s’ils ne souhaitent pas nécessairement le rendre public pour le moment.
Il serait vraiment dommage que ce service (qui ne permet pas que des jeux mais pourrait aussi, à terme, devenir une vraie mine d’or pour des applications généralistes), connaisse finalement un destin similaire aux télésites…
Retrouvez chaque semaine l’édito du lundi sur Freenews