Vous êtes de plus en plus nombreux à être concernés par les NRA-HD. Ces structures, mises en places par France Telecom pour apporter de meilleurs conditions d’accès au haut-débit dans les zones d’activité, concernent aussi les freenautes, qui peuvent être migrés sur un NRA-HD…
Ce dossier répondra aux nombreuses questions que se posent les internautes à propos des NRA-HD. Suivez le guide…
1) C’est quoi ?
Tout d’abord, il faut rappeler le principe de base pour les communications en xDSL
(et qui est vrai pour d’autres média) : plus la distance de ligne téléphonique de l’abonné est élevée, plus le débit de synchronisation (la vitesse) est faible.
Depuis maintenant 6 ans que l’ADSL se développe en France, de fortes disparités sont donc apparues entre les abonnés ayant une ligne courte ou moyenne, garantissant de bons débits et les services qui vont avec (TV, …) et les autres. De véritables « zones d’ombre » se sont créés à certains endroits : impossible d’accéder à l’ADSL, ou alors à une vitesse assez faible.
Partant de ce constat, France Télécom a décidé de faire construire de nouveaux Noeuds de Raccordements d’Abonnés, afin de réduire la distance de ligne des abonnés pour certains sites donnés.
Ils ont été baptisés « NRA-HD« , soit
Noeud de Raccordement d’Abonnés Haut Débit : en effet, seule la partie xDSL (le haut débit) est gérée dans ce mini-central, la téléphonie classique continuant d’être traité au NRA de raccordement initial.
Leurs zones d’implantation sont principalement des ZI/ZAC (Zones industrielles/d’activité commerciale), car le but initial du plan est de faire profiter d’accès à haut débit filaire aux entreprises, sur la paire cuivrée (technologies VDSL notamment, qui nécessitent une longueur de boucle locale courte). Comme les lignes sont migrées non pas une à une mais par paquets (de 1000, voire plus), les particuliers abonnés dans la zone peuvent eux aussi se retrouver sur le nouveau répartiteur, et c’est là que nous sommes intéressés.
Photo de NRA-HD : ceux-ci appartiennent à France Télécom en tant qu’élément du Réseau Téléphonique Commuté, et sont sous sa responsabilité. 1500 devraient être créés sur tout le territoire
2) En quoi cela nous intéresse-t-il ?
La mise en service de ces nouveaux noeuds de répartition constitue une évolution certaine dans la constitution du réseau téléphonique français : le réseau ayant atteint une excellente capillarité, très peu de nouveaux centraux ont été créés ces dix ou quinze dernières années ; et probablement sa dernière modification majeure avant le passage au tout IP.
Ainsi donc, les abonnés résidant dans la zone d’implantation d’un NRA-HD peuvent y être raccordés, si la longueur de leur ligne est susceptible d’être diminuée. Ce raccordement leur permet de bénéficier d’une prestation de service supérieure, par exemple la bonne réception d’un service de télévision sur ADSL.
3) Le processus de migration de la ligne : quid de l’abonnement ADSL ?
Qui dit création de nouveau NRA dit déplacement de la ligne pour l’abonné migré : il faut donc une opération physique de débranchement et de rebranchement au nouveau répartiteur. Sauf que, quand les techniciens migrent une ligne, l’accès analogique (téléphonie fixe classique) comme l’abonnement ADSL sont coupés temporairement et doivent être modifiés.
Voici les différents cas de figure dans lesquels le freenaute peut se trouver à la migration de sa ligne :
- en IP/ADSL : pas de modification, puisque sa connexion à Internet est intégralement assurée par France Télécom à l’intérieur du NRA. Des coupures fréquentes, parfois longues, sont au programme !
- en connexion dégroupée :
- si le NRA-HD est dégroupé (MAJ : ou bien planifié pour le dégroupage) au moment de la migration de la ligne, il n’y a aucune modification de l’offre. La ligne ADSL de l’abonné est migrée sur le nouveau répartiteur et sur un nouveau DSLAM. Une nouvelle adresse IP est attribuée.
- si le NRA-HD n’est pas dégroupé :
- si l’abonné était en dégroupage partiel (conservation de l’abonnement France Télécom) : il repasse en IP/ADSL (plus de dégroupage, branchement sur un DSLAM de France Télécom)
- si l’abonné était en dégroupage total : il repasse en IP/ADSL Nu (pas d’obligation de reprendre un abonnement à France Télécom, portabilité possible)
- si l’abonné était en dégroupage partiel (conservation de l’abonnement France Télécom) : il repasse en IP/ADSL (plus de dégroupage, branchement sur un DSLAM de France Télécom)
Dans les deux derniers cas cités, l’étape obligatoire est la restitution de la Freebox V5/VHD, car elle ne fonctionne pas sur les lignes non dégroupées. Une Freebox V4 est donnée en échange, sans frais.
La migration peut malheureusement être à double tranchant : autant le débit de connexion augmentera, autant le service de télévision ne sera plus accessible et l’abonné perdra son IP fixe (comme sur toute ligne non dégroupée). Pire : imaginons un abonné dont la qualité de ligne est suffisante au niveau du débit pour regarder la télévision sur ADSL, qui serait migré, et perdrait l’accès au service TV ! La seule solution contre cela réside dans le dégroupage du NRA-HD par Free.
Note : ceci n’est pas un NRA-HD mais un sous-répartiteur
4) Délais
Difficile, voire impossible de donner un ordre d’idée sur les délais, d’une part parce que les migrations sont assurées par France Télécom (lequel ne communique pas la durée d’intervention pour chaque ligne, ce qui peut se comprendre), aussi bien au niveau de la planification que de la mise en oeuvre ; d’autre part parce que la situation peut être différente d’un site à l’autre (fonction de la taille du NRA-HD, notamment).
Suivant la quantité de lignes à migrer, les opérations peuvent s’étaler sur plusieurs semaines. Par exemple, dans le cas d’Issy les Moulineaux, la ville annonce une période de migration comprise « entre la fin du mois d’août et la fin du mois de novembre« , le tout pour une quantité d’environ 5000 à 10000 lignes.
5) Les problèmes connus
Les manipulation des câbles et des filtres ADSL sur la boucle locale (dans la rue comme dans les centraux) occasionne des pertes de la synchronisation ADSL ou de la tonalité du téléphone RTC (pendant les opérations), ainsi que des baisses de débit.
Fort heureusement, ces désagréments ne sont que temporaires.
6) Comment s’informer ?
Plusieurs moyens existent pour s’informer à ce sujet :
- les mairies : étant donné qu’elles délivrent le permis de construire à France Télécom, elles sont au courant des travaux et peuvent donc être une source de renseignement utile, dans un premier temps.
- France Télécom appose une plaque d’information sur le site des travaux (voir notre photo), il peut être intéressant de la lire.
- degrouptest.com : grâce aux informations du Serveur d’Eligibilité de France Télécom, il peut avertir si une ligne va être migrée sur le nouveau NRA-HD de la zone.
- L’incontournable ARCEP (Autorité de Régulation des Télécoms, entre autres) fournit une
fiche explicative [PDF] sur son site Web.
Merci à Florian, Martin, Mat et Tony
Mise à jour de l’article : (20/10/06) Quelles sont les conditions pour être raccordé à un NRA-HD ? Pourquoi arrive-t-il que l’abonné en cours de migration soit câblé en IP/ADSL (non dégroupé) ? Les réponses dans ce nouvel article.