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Bientôt de nouveaux acteurs du FTTH en Ile de France ?

Alors que Free est en train de déployer son réseau de fibre optique dans Paris intra-muros, la société LD Collectivités (filiale de Neuf-Cegetel, abrégée 'LDC' ci-dessous) a annoncé aujourd'hui avoir remporté un appel d'offre du SIPPEREC (Syndicat Intercommunal de la Périphérie de Paris pour l'Électricité et les Réseaux de Communication) portant sur le déploiement d'un réseau FTTH dans certaines villes de la proche banlieue parisienne.

Une annonce de taille, puisqu'elle préfigure l'entrée en jeu d'un nouvel acteur pour le FTTH en région parisienne (hors Paris), alors qu'il semblerait que Free n'ait pas commencé les travaux de génie civil dans la zone urbaine (92, 93, 94) proche.

 


 

Communes concernées

 

Les communes concernées sont au nombre de treize, et sont majoritairement dans le département de la Seine-Saint-Denis (93) :

  • 92, Hauts-de-Seine : Nanterre
  • 93, Seine-Saint-Denis : Bagnolet, Bobigny, Drancy, Livry-Gargan, Noisy-le-Sec, Le Pré Saint-Gervais, Romainville, Villemomble
  • 94, Val-de-Marne : Nogent-sur-Marne, Thiais, Villeneuve-le-Roi.

Selon un article de reseaux-telecoms.net, ces communes sont situées dans la « plaque 3 », une zone pour laquelle le Syndicat avait déjà attribué une concession en 2000 pour le haut débit (réseau de type câble). Mais Noos n'ayant pas honoré le contrat, la concession a été remise en jeu, avec, évolution des technologies aidant, un réseau d'une autre nature.


 

Nature du réseau

 

 

LDC annonce que son réseau sera de type PON, c'est à dire que l'abonné ne possèdera pas une fibre dédiée de chez lui jusqu'au NRO (central optique) : au delà d'un point de concentration local, il partagera une même fibre avec plusieurs autres abonnés de la zone.

Cette solution, similaire à celle déployée actuellement par France Télécom dans certains arrondissements de Paris et certaines villes des Hauts-de-Seine, a provoqué des sujets de discorde entre internautes, notamment ceux qui soutiennent la solution retenue par Free de ne pas mutualiser les infrastructures sur la boucle locale, c'est à dire de dédier une fibre par abonné.

La conséquence directe de ce choix est que Free n'utilisera pas ces nouvelles infrastructures, l'opérateur ayant clairement annoncé qu'il ne s'intéresserait éventuellement qu'à des réseaux de type point à point. Sauf changement de philosophie côté Free, il n'y aura donc pas d'offre disponible de la part de cet opérateur sur ce nouveau réseau, ce qui n'empêche pas que les autres opérateurs, et Neuf Cegetel le premier, proposent leurs offres : en effet, LD Collectivités n'est que délégataire, et ne propose donc que des tuyaux à louer.

LDC annonce la couverture, à terme, de 500 000 habitants sur ces treize communes, avec un plan de déploiement sur vingt ans. La première phase, sur vingt-quatre mois, permettrait, selon la société, de couvrir 22 400 foyers.

Il est enfin important de souligner que le déploiement se fera « en concertation avec les collectivités locales » et par la « mutualisation des infrastructures existantes, dont notamment celle d’IRISE« . Ce point est important, après les réserves exprimées par un collège d'experts dans un rapport remis au SIPPEREC, concernant le réseau THD92 du département des Hauts-de-Seine (voir aussi ce lien, sur le même sujet). Ces experts avaient notamment pointé le danger que représentait selon eux le déploiement « en doublon » d'un réseau de fibre à l'échelle départementale sans s'appuyer sur l'infrastructure Irisé existante, mettant selon eux en péril le réseau public.


 

Interrogations

 

Cette attribution de DSP soulève cependant quelques interrogations, de nature concurrencielle et financière.

Tout d'abord, ce projet ne va-t-il pas menacer l'autre DSP obtenue en 2006 par la société Mecelec, et qui concernait elle la technologie CPL ? Comme le rappelle reseaux-telecoms.net, le CPL a l'avantage d'un déploiement rapide, mais contrairement au FTTH, est peu évolutif et propose des débits réels nettement inférieurs.

La deuxième question est en rapport avec le financement : pourquoi le Syndicat prévoit-il d'accorder une subvention de 3,3 millions d'euros (soit 34% d'un coût total estimé à 9,9 millions) au projet, alors qu'aucun des autres chantiers télécoms n'avait jusqu'à présent été financé avec des fonds publics ?


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