#Toufikgate
Depuis quelques jours, une plainte déposée par la ville de Besançon à l’encontre d’un blogueur agite la twittosphère locale.
Une simple histoire d’affichettes…
A l’origine du conflit, quelques affiches publicitaires placardées dans la ville par le blogueur « Toufik de Planoise » dans la nuit du 25 au 26 mai dernier. La ville a porté plainte pour vandalisme, et réclame au blogueur la somme de 520€ au titre des frais de remise en état (décollage de 12 affichettes).
Sur son blog, Toufik reconnaît les faits et les justifie par le manque d’espaces d’affichage non commerciaux dans la ville (72 m² d’affichage libre, minimum légal pour une ville de cette taille), et surtout par leur utilisation abusive par certaines sociétés commerciales (discothèques principalement).
Commerçants et riverains agacés
Depuis quelques mois, l’agacement des commerçants et des habitants du centre ville est réel, comme en témoigne un article de l’Est Républicain du 29 mai : tags et affiches coûtent chaque année de l’argent aux commerçants et syndics d’immeubles pour remettre en état leurs façades. Pour les aider, la ville dispose même d’un service dédié… payant.
Deux poids deux mesures ?
Ce qui agace les twittos bisontins, ce n’est pas la plainte en elle-même (beaucoup ne cautionnent pas l’affichage sauvage de Toufik), mais l’injustice de cette procédure : en effet, l’affichage sauvage est devenu une pratique très répandue dans la ville, mais, d’après eux, seul ce blogueur a été visé par une plainte.
Des événements sponsorisés par la Ville elle-même sont promus par ce biais. Ainsi, il suffit de parcourir quelques centaines de mètres au centre-ville pour tomber ici et là sur cette affiche pour un spectacle de jazz, arborant fièrement le logo Ville de Besançon. Sur cet exemple, l’affiche du spectacle est d’ailleurs collée juste en dessous d’une affiche de Toufik…
La ville n’avait sans doute pas imaginé que le conflit prendrait une telle ampleur sur les réseaux sociaux.
En attendant une issue à cette affaire, les twittos les plus influants de la ville apportent leur soutient à Toufik et craignent que la sanction finanière (520€ hors amende et dommages & intérêts éventuels) l’obligent à fermer son site ; l’un deux, le @ComtoisAnonyme, cite même Voltaire : « Je ne suis pas (toujours) d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ».
Dernière minute : à 17h45, la ville s’est exprimée sur son compte Twitter officiel. Elle indique que « 49 plaintes pour affichage sauvage ont été déposées depuis le début de l’année » et que le décollage des affiches a coûté « 18 000 euros à la collectivité en 6 mois ».
Pour le moment, rien n’indique que la procédure judiciaire en cours sera interrompue.