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5000 DSLAM Freebox sont désormais actifs

Quand les DSLAMs font des petits

Souvenez-vous… en 2002, Free posait son premier DSLAM.

Cet équipement, permettant de fournir l’ADSL à plusieurs centaines d’abonnés, conçu exclusivement en interne, est désormais très largement répandu.

Retour sur un matériel qui a au moins autant d’importance que les Freebox… même si l’on ne le voit pas !

5000, tout rond.
Free vient de mettre en route son 5000ème DSLAM.


Il porte le doux nom de baptême ccx37-1.dslg.proxad.net.

Il s’agit d’un magnifique DSLAM Freebox flambant neuf. v1, v2, Mini, la suite le dira. Et les freenautes nous diront si le petit dernier a bon caractère.

Mais au fait, c’est quoi un DSLAM ?

DSLAM est l’abréviation de Digital Subscriver Access Multiplexer. Plus clairement, il s’agit d’un gros modem, fournissant de l’ADSL à des centaines d’abonnés.

Jusqu’en 2002, seul France Télécom en possédait dans les centraux téléphoniques français.
Les concurrents proposaient à l’époque une offre non dégroupée, c’est à dire que l’ADSL (le dialogue entre le modem de l’abonné et le réseau numérique) était fourni par France Télécom, qui échangeait les données de l’abonné (envoyées et reçues) avec l’opérateur, lui facturant des prix à l’époque exorbitants.

Puis, avec l’ouverture du marché à la concurrence, les opérateurs alternatifs se sont lancés plus ou moins rapidement dans le dégroupage.

Free se jette à l’eau fin 2002 : l’offre Freebox naît. A l’époque, des débits terrifiants de 2 Mb/s sont observés par les rares abonnés Freebox raccordés en zone dégroupée.
Ils essuient les plâtres d’une mise au point hâtive : Freebox grillant à tour de bras, pannes…
Rapidement, des services nouveaux se mettent en place, notamment la télévision, impossible à fournir en non dégroupé (sous peine de payer des centaines d’euros par mois).
Le réseau étant entièrement géré par Free, celui-ci se permet des innovations de plus en plus audacieuses : télévision, puis débit atteignant 8, puis 16, puis 20, puis 28 Mbps, améliorations de la stabilité (FEC en 2005, DSLsafe en 2007…).

Le secret ?
Rani Assaf le rappelait récemment, il faut maîtriser de bout en bout le service.
C’est ce qu’a fait Free, en concevant ses DSLAMs en interne, de manière à les adapter à la Freebox, en choisissant des composants fonctionnant parfaitement bien entre eux.

Ainsi, les premiers DSLAMs accueillent 384 abonnés et sont équipés de chipsets ADSL adaptés aux Freebox v1.

En 2004, la Freebox v4 pointe le bout de son chipset ADSL2+… et les DSLAMs v1, bien que jeunes, tirent progressivement leur référence, si bien qu’en 2005, il n’en reste plus un seul.

Les nouveaux-nés sont donc nommés v2.

Parmi les nouveautés, le support de l’ADSL2+ et du ReADSL, permettant un débit en très forte progression sur les lignes de mauvaise qualité.
Ils permettent également l’accueil de freenautes plus nombreux : 1008 au lieu de 384.

C’est à ce moment là que la couverture du dégroupage commence à exploser : de 160 NRA fin 2003, la couverture passe à plus de 800 fin 2006, puis à…1500 en 2007, 2000 en 2008 pour arriver à 2400 aujourd’hui !
Et ce n’est pas fini, puisque Free annonce 2700 NRA couverts en fin d’année.
Sachant que plus de 2450 centraux possèdent déjà un DSLAM Freebox actif, et que 50 DSLAMs sont déclarés pour de nouveaux NRA, l’objectif semble moins inaccessible que l’an dernier !

Les DSLAMs poussent donc comme des petits pains.
Mais les centraux dégroupés devenant de plus en plus petits, Free a fini par adapter ses DSLAMs.

2 solutions ont ainsi vu le jour :

 les Mini DSLAMs, d’une capacité de 504 lignes

 les DSLAMs Outdoor, permettant de déporter un DSLAM de quelques dizaines de mètres lorsque le central téléphonique ne possède pas l’espace nécessaire à l’accueil du nouveau matériel

Pourtant, et pour la plus grande rage des freenautes, l’installation de ces DSLAMs plus compacts n’en reste pas moins difficile dans des centraux de plus en plus nombreux et de plus en plus petits… en effet, lorsque Free atteint des parts de marché très élevée sur un NRA donné, il peut arriver que la place s’avère trop restreinte pour installer du matériel supplémentaire.

Cela dit, nous sommes loin d’un blocage général du système.
Cet été, plus de 100’000 Aliciens jusqu’ici non dégroupés ont été raccordés sur le réseau Free, bénéficiant de (presque) toutes les améliorations qui en découlent. Et ce n’est pas fini, puisque ce sera bientôt au tour des 400’000 dégroupés sur le réseau de feu Libertysurf (utilisé par Alice pour dégrouper ses abonnés) de passer sur le réseau de Free.
Cela représentera donc plusieurs centaines de DSLAMs dans les prochains mois.

N’oublions pas non plus que Free étudie le dégroupage de plus de 1000 NRA, et que les nouveaux freenautes sont toujours nombreux.
Le réseau s’étend donc : si aujourd’hui 65% des lignes sont dégroupables, Free prévoit d’en couvrir plus de 75% dans les prochaines années.

…et après ?
Dans ses rapports financiers, Iliad annonce un cycle de vie de 10 ans environ pour ses DSLAMs.

Les plus anciens d’entre eux sont donc arrivés en milieu de carrière, mais ne seront probablement pas remplacés par de nouveaux DSLAMs… puisqu’ils ont été posés dans les plus grandes villes, c’est à dire celles qui seront probablement en grande partie fibrées en 2015 : n’oublions pas qu’un freenaute sur 6 est localisé dans la petite couronne, qui est l’une des priorités n°1 de Free, et comptabilise à elle seule plus de 950 DSLAMs. En ajoutant Lyon, Villeurbanne, Marseille, Toulouse, Valenciennes, Montpellier, Sarcelles, Massy, Les Ulis, et les autres villes en cours de fibrage par Free, une grande partie des DSLAMs va donc être remplacée par des switches optiques !

Toutefois, le dégroupage n’est pas près de s’éteindre.
Couvrir en fibre optique les zones actuellement dégroupées représente un coût et un délai incomparable avec celui du dégroupage.
Les petits centraux dégroupés ont donc de l’avenir….

On se donne rendez-vous aux 10’000 ?

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