L’Union Européenne s’investit depuis plusieurs semaines, dans des essais évaluant l’interopérabilité des applications de traçage élaborées par six Etats membres dont l’Allemagne, l’Italie, la République Tchèque, l’Irlande, la Lettonie ou bien encore le Danemark, de manière à élaborer une « passerelle » transfrontalière beaucoup plus efficaces. Du moins c’est ce qui est présenté sur le papier.
C’est avant toutes choses, l’occasion pour l’ensemble des acteurs de cette étude, d’évaluer l’efficacité ou non de leurs mesures numériques et sans surprise, la France n’y trouve aucune place.
Pour rappel, l’application mise en place par le Gouvernement le 2 juin dernier et sortie liminairement de son plan de déconfinement (pour cause), est loin d’être un succès et son architecture, sujette à de nombreux atermoiements en matière de conception, incompatible avec l’ensemble des systèmes mis en place par les Etats partenaires de cette passerelle.
En d’autres termes, l’intégralité des tests auxquels se soumettent l’ensemble des Etats concernés, s’effectuent entre les serveurs d’arrière-plan de chaque application via un serveur dit passerelle, ce qui est techniquement impossible avec le StopCovid issu de la technologie conjointe d’Orange, CapGemini ou bien encore Dassault Systèmes et l’Inserm et notamment car se démarquant de Google et Apple.
L’objectif est évident et vise à étendre la capacité de recueil des informations au-delà des frontières, de manière continue et sans interruption sous un format que l’on prétend « pseudonymisé » et non pas anonyme ainsi qu’il a été prétendu dès le départ, « cryptées, limitées au minimum requis et conservées uniquement le le temps nécessaire pour assurer le traçage des infections ».
Etait-on véritablement partis pour un échange des données relevées au niveau transfrontalier ?
Si techniquement, l’information peut se révéler intéressante qu’en est-il du recueil de nos données personnelles, dans un cadre transfrontalier ? Car ainsi que l’admet lui-même Thierry Breton lui-même, « les déplacements et les échanges personnels sont au coeur du projet européen et du marché unique.
Et cet aspect là ne nous était pas véritablement vendu par Cédric O dès la mise en route du chantier de l’application.
Et il faut dire qu’en la matière, la perception de caractère personnel des données collectées est notoirement différente selon les états.
En d’autres termes et si cela devait tenir sur cette seule difficulté le manque de popularité de StopCovid en France ainsi que ses défauts de conception en ont fait, contre son gré, un garant élémentaire, dans le cadre uniquement de nos frontières, de la protection de nos données sur la base simpliste de ses seules carences.
Un comble.