Car le moins que l’on puisse dire, c’est que la plateforme a du mal à faire des émules après une année d’existence un peu chaotique et qu’elle situe ses performances bien en dessous de son prévisionnel fixé initialement à un million de comptes ouverts voire atteindraient à peine entre 300 000 et 400 000 abonnés, ce qui est très insuffisant et ne représenterait que 5% de parts du marché de la SVoD.
Pourtant, Salto avait tout pour plaire sur le papier grâce à l’alliance France Télévisions, M6 et TF1 qui semblait promettre un catalogue particulièrement fourni tant en qualité qu’en quantité, ne laissant en aucun cas présumer une première crise existentielle aussi peu de temps après son lancement sur un marché certes encombré mais où d’autres ont pourtant su se faire une place.
Le hic : des investissements réduits au plus strict minimum mais surtout 72 millions de pertes dans le courant de l’année soit après 6 mois d’existence, qui pourraient se monter à près du double à la fin de l’année 2021 alors que les trois partenaires dans l’aventure ne paraissent pas vouloir se remettre en question quant à la stratégie de développement adoptée, réduite à seulement 250 millions d’euros d’investissements sur 3 ans ce qui est largement insuffisant pour insuffler une énergie positive à la plateforme, tant au niveau du marketing que la création ou la valorisation de ses contenus, malgré la présence de Sex and the City, Friends (entre autres).
A titre comparatif, Netflix a injecté 19 milliards pour création de contenu et Disney 33 milliards, ce qui leur permet de proposer un catalogue très fourni de près de 15 000 heures.
Par ailleurs, les programmes de TF1 et M6 sont précédés de publicité ce qui se révèle véritablement handicapant en termes de recrutement.
Un modèle qui pourrait être victime de son propre système.
Dernier point négatif et pas le moindre : Salto brille par son absence au sein des offres box, ce qui la désavantage par rapport à la concurrence en la privant de visibilité et de proximité tout en réduisant son accès via des supports réservés à un public qui n’est pas forcément le sien et consulte peu sur des applications disponibles sur smartphone ou tablettes.
En bref, autant de raisons qui peuvent expliquer le fait que 2022 sera véritablement une année charnière pour l’aventure menée par TF1, M6 et France Télévisions, d’autant que la fusion entre les deux premières chaînes et le départ évoqué par la dernière, devraient, si cela devait se confirmer, rebattre sérieusement les cartes.