Prime Ligue c’est le bouquet 100% foot made in Amazon, qui s’est vu octroyer 80% des droits de retransmission des matchs de Ligue 1 pour les trois prochaines saisons, il y a quelques mois, pour les avoir soufflés à beIN Sports et Canal+ consécutivement à la déroute l’an passé, de Telefoot.
Après quelques semaines, il semblerait que cela soit un véritable succès pour la plateforme, filiale de Prime Video et donc d’Amazon, qui aurait déjà conquis pas moins de 1,4 millions d’abonnés amateurs de ballon rond.
L’enjeu était pourtant de taille pour Amazon, qui n’avait jamais mis les pieds dans le domaine du sport, et encore moins dans celui de la retransmission d’événements, laissant planer quelque doute légitime quant à sa capacité à relever le défi.
Une présence sur le terrain récente et inexpérimentée qui ne semble plus être un handicap.
Après avoir fait ses armes sur Roland Garros, Prime Ligue 1 aurait rapidement gagné en abonnés et par voie de conséquence, en confiance, sur le marché, selon les termes d’une étude publiée par le Cabinet NPA Conseil et Harris Interactive, réalisée sur 3 700 foyers français, dont 5% d’abonnés Prime Ligue 1.
C’est cet indice, qui permet d’évaluer le parc abonné actuel, sans toutefois que le Géant du e-commerce ait valablement communiqué sur le sujet de manière chiffrée laissant supposer 360 000 nouveaux clients pour la firme Amazon en elle-même soit une progression de 17,6 millions de plus de CA annuel rapporté de manière fixe, sur la seule base des revenus de sa filiale vidéo.
Accessibilité, efficacité, rentabilité… sur toute la ligne.
Le marché est juteux, puisque Prime Ligue 1 rapporte 18,2 millions d’euros par mois uniquement grâce aux abonnements, portant ainsi le montant des bénéfices annuels à 200 000 €, contre 275 exposés pour l’acquisition des droits.
Ce chiffre ramené à trois saisons, permet de mieux comprendre que l’affaire a été plutôt intéressante pour Amazon, qui double l’investissement de base sur les trois années de championnat dont la firme est titulaire des droits de retransmission.
Si cette année, le retour sur cet investissement n’est pas encore là, il le sera très rapidement dès l’an prochain y compris en intégrant le montant des pertes générées de manière annuelle d’un montant approximatif de 75 millions d’euros.
En d’autres termes, si Amazon fait office de jeune premier sur la scène de la retransmission sportive, l’essai paraît pour l’heure en cours de transformation. Mais pas uniquement puisque ce n’est pas simplement l’abonnement Ligue qui fait les belles heures de la firme, mais l’apport en abonnés Prime qui lui s’inscrit sur le long terme et bien au delà des retransmissions.
Reste au projet, à s’installer durablement et à trouver un business model qui lui permet de voir au delà qu’un simple équilibre financier, avant que les cartes ne soient rebattues, au terme de cette concession de droits qui s’est déroulée dans des conditions particulières.