La lutte pour la retransmission télévisuelle des matchs de Ligue 1 et 2 après la déroute de Telefoot, se poursuit, voire se fait même encore plus âpre, avec cette fois, l’entrée en lice de Free.
Pour rappel, Mediapro s’était engagé à mettre sur la table, 800 millions d’euros par année pour l’acquisition de 80% des droits de retransmission de la Ligue 1et 2, provoquant dans le même temps une inflation magistrale des 20% restants ; sauf que la somme en question n’a jamais été payée, ce qui a provoqué le désastre que l’on connaît par la suite.
Et Free a de sérieuses raisons de s’en prendre à la LFP, notamment au regard des droits qui lui sont imposés pour le maintien de son application Free Ligue 1 Uber Eat, qui lui permet de proposer à ses abonnés, gratuitement, l’accès à des extraits choisis des matchs, comme à une série de goodies participant à la construction d’un environnement ludique et global autour de la Ligue.
Car ces droits, qui sont loin d’être ceux concédés par la suite à Canal+/beIN Sports et Amazon, sont loin d’être à la hauteur selon l’opérateur, des 42 millions réclamés par la LFP, car ne correspondant en aucun cas à une diffusion en intégralité ou en exclusivité des matchs.
Une redevance bien trop chère par rapport à ce qui a été concédé à Amazon, pour monter son application payante.
En d’autres termes, la redevance qui est perçue par la LFP à ce titre, n’est plus du goût de Free, qui entend voir révisées les modalités contractuelles liant les deux parties de manière à ce qu’elles correspondent véritablement à ce qui est concédé, à savoir des extraits de match.
Pour calculer le montant de la redevance qui devrait être perçue, Free s’appuie sur le montant qui a été par la suite facturé à Amazon au titre des 80% de droits restants, représentant le 1/3 des estimations faites en 2018 pour l’utilisation des meilleurs moments par Free dans le cadre de son application.
Autre problématique : l’opérateur ne se sentirait pas considéré comme un partenaire à part entière par la LFP, qui le contraint à diffuser ses meilleurs moments non pas directement sur ses réseaux sociaux, mais en passant par YouTube, ou à attacher le « Uber Eats » en marge du nom de son application, ce à quoi Amazon n’a pas été contraint.
Free a donc saisi la Justice afin de voir statuer sur l’ensemble des points qui chagrinent l’opérateur, qui était déjà en l’attente d’une première décision judiciaire sur ce sujet particulièrement épineux.
Cette décision devait être rendue dans le courant du mois de mai ;un sursis à statuer la renvoie à l’hiver prochain.
Cette affaire est donc pour le moins, loin d’être résolue.