L’une des innovations de la Freebox Delta tient dans l’implémentation de deux assistants vocaux : Ok Freebox et Alexa, module doté d’un grand nombre de « skills » (compétences).
L’objectif de ces programmes : le contrôle des appareils domotiques, l’accès aux playlists musicales, divers services du quotidien…
Mais avant tout, qu’est-ce qu’une Skill ?
Alexa, développé par le géant américain Amazon prend donc la forme d’un assistant vocal, capable d’un grand nombre de « Skills » (« compétences » en Français) pour contrôler les appareils connectés de sa maison, lire de la musique, vous commander un taxi, consulter la météo…Pour bénéficier de cette technologie, seulement deux petites manipulations sont nécessaires : créer ou associer un compte Amazon préexistant et son association à la Delta.
Confort supplémentaire : la possibilité de créer des « skills » personnalisables et adaptées au quotidien, en fonction des besoins de chaque utilisateur, sous réserve de la disponibilité de l’application sur le territoire.
Ce sont 56 750 Skills Alexa qui sont aujourd’hui disponibles par exemple aux Etats-Unis contre 29 910 recensées au Royaume-Uni et 981 uniquement en France, accessibles à la Delta, le développement de cette technologie étant relativement récent.
Des procédés estimés peu clairs mis à jour au mois d’avril.
Sauf que l’élaboration de l’ensemble de ces Skills reste quelque peu obscure.
Et pour cause, au mois d’avril Bloomberg lançait un pavé dans la mare en relatant dans l’un de ses articles le procédé utilisé par Amazon à travers le monde, pour concevoir et améliorer ses Skills, notamment en écoutant les enregistrements audio d’appareils Echo.
Si Amazon ne s’est jamais caché quant à l’utilisation des enregistrements vocaux effectués au moyen de machine learning c’est-à-dire via un système robotisé censé garantir un minimum de distance et de confidentialité, l’utilisation d’une oreille humaine et forcément indiscrète, pour ce faire n’était pas exclue.
Amazon se défendait en précisant que l’intervention humaine, effectuée par des prestataires éparpillés aux quatre coins du globe et de nationalités diverses se limitait à une transcription et une annotation somme toute assez large des enregistrements effectués et réintroduits par suite pour éviter des difficultés de compréhension par Alexa :
» Nous n’annotons qu’un très petit échantillon d’enregistrements vocaux d’Alexa afin d’améliorer l’expérience client. Par exemple, cette information nous aide à former nos systèmes de reconnaissance vocale et de compréhension du langage naturel. […] Nous avons une politique de tolérance zéro en cas d’abus de notre système. Les employés n’ont pas d’accès direct à l’ information permettant d’identifier la personne ou le compte. «
Le droit de réponse d’Amazon concernant les procédés de recueil des données utilisés.
Amazon, mis à mal par l’opinion publique malgré ses explications s’est depuis lors contraint à améliorer le processus de recueil des données et de leur utilisation au sein de ses Skills.
Comment ? Tout d’abord en alertant les utilisateurs d’Alexa de la possibilité de désactiver la fonction d’enregistrement, limitant ainsi par force, l’accès aux données, mais surtout à leur traitement par l’ensemble de ces prestataires via la gestion des paramètres de confidentialité de l’assistant vocal.
Mais aussi en mettant en place, en ligne, une page d’information quant à cette même confidentialité disponible ici.
Reste à savoir si la mise en place de ces outils sera estimé suffisant par les usagers.
Une opinion publique scandalisée et un recul sur le recueil des données par Apple et Google.
Apple a d’ores et déjà suspendu l’ensemble de ses activités sous-traitées concernant Siri et Google ne peut désormais plus proposer les services de son Google Assistant sur le territoire européen, son programme ayant été suspendu pour une durée minimum de trois mois par l’autorité de protection des données personnelles de Hambourg.
Si l’intelligence artificielle ne peut éluder la mise en place de ses algorithmes au moyens d’un recueil de données, il appartient désormais aux géants du net de garantir celles-ci par des pratiques éthiques limpides mais également aux utilisateurs d’être parfaitement éclairés sur ces dernières.