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Données personnelles : Facebook tente maladroitement de se mettre à la page avec « Off-Facebook activity »

Facebook se met en règle et essaie de faire amende honorable quant au recueil des données personnelles.

Cela fait maintenant plus d’un an que l’outil qui doit être mis à la disposition des utilisateurs du réseau social est annoncé.

C’est désormais chose faite (enfin ?) depuis le 20 août 2019 avec « Off-facebook activity ».

Un bémol cependant : cette mesure pourtant très attendue se révèle très limitée dans son champ d’application .

Un recueil de données à tout-va régulièrement dénoncé.

On ne décompte plus les outils permettant à Facebook de collecter et utiliser les données personnelles, soit par l’intermédiaire des diverses sections du profil de l’usager, ce qu’il consulte, aime, ses photos, la fonction Pixel, l’identification, etc…. tout autant de recoupements effectués chaque jour grâce à un système de traçage constant, permettant d’établir votre profil utilisateur.

Sauf que si l’ensemble des données recueillies peut être clairement entendue comme une participation logique à la construction du profil de chacun, ce qui est clairement l’objectif d’un réseau social, leur utilisation à l’extérieur de ce même réseau demeure obscure.

Facebook en fait même l’aveu pieu et indique d’ailleurs dans le cadre du communiqué édité à l’occasion de la présentation de cette fonction dénommée « Off-Facebook activity » que « cette pratique [la collecte et l’utilisation de données en dehors de Facebook] n’est généralement pas bien comprise ». Rien d’étonnant !

Dans l’objectif fort louable de satisfaire ses usagers (et les différentes législations en vigueur sur le sujet), Facebook entend donc redorer son blason en proposant cette fonction qu’il estime novatrice.

Une réponse tardive mais concrète aux attentes de l’usager ou bien un leurre supplémentaire ?

Il ne faut pas s’aventurer bien loin sur le projet, pour s’apercevoir très rapidement, que le système mis en place à grand renfort de communication, est un miroir aux alouettes, reflétant de nombreuses limites.

Limites tout d’abord géographiques : il fallait s’y attendre, un tel effet d’annonce ne pouvait concerner qu’une poignée d’utilisateurs du réseau social. Uniquement concernées, la Corée du Sud, l’Espagne et l’Irlande proposeront le dispositif.

Par ailleurs, si vous entendiez pouvoir supprimer l’intégralité des données vous concernant voire même une partie seulement et de court circuiter définitivement leur accès via votre historique à d’autres sites, cela tiendra matériellement de l’illusoire, même si Facebook garantit que leur transmission demeurera bloquée.

Un contrôle qui peut se révéler, en tout état de cause, clairement insatisfaisant aux yeux des puristes de la protection des données.

Une amélioration du contrôle somme toute assez factice.

Vous restent le signalement de profil manifestant une activité suspecte et le blocage partiel de vos données dont là également les contours demeurent abstraits.

En d’autres termes un outil qui se révèlera sûrement rapidement peu maniable et par voie de conséquence, sera laissé pour compte par l’utilisateur qui l’aura pourtant réclamé à grands cris.

De quoi susciter un certain nombre d’interrogations quant à son intérêt concret si ce n’est calmer les esprits en présentant un produit censé mettre le réseau social en conformité avec les différentes législations relatives à l’utilisation des données personnelles actuellement en vigueur, notamment sur le Vieux Continent où la Cour de Justice de l’Union Européenne a pris positions sur le sujet, au mois de juillet dernier.

Une réponse décevante aux attentes des usagers et des dispositions légales mises en place

La haute juridiction a en effet estimé après plusieurs années d’enquêtes et de décisions rendues notamment en Allemagne, que les réseaux sociaux utilisant la fonction « j’aime » sur leurs plateformes, pourvoyaient à un recueil de données personnelles d’envergure nécessitant l’information et l’approbation préalables de l’utilisateur.

Enfin, si dans l’absolu, les nouvelles dispositions mises en place (qui ne seraient sur le territoire français au fond qu’une mise en conformité avec le RGPD en place depuis le mois de mai 2018) devraient bénéficier d’une activation par défaut ; attendez-vous à être une nouvelle fois déçus, ce ne sera pas le cas.

Il faudra effectuer la manipulation adéquate dans les paramètres de votre profil.

Une fonctionnalité annoncée avec grand bruit mais aux contours extrêmement limitatifs et très largement insatisfaisants.

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