Coup de théâtre mais cela le caractérise tellement bien : Elon Musk a suspendu son offre de rachat du réseau social, aussi rapidement qu’il avait émis sa première proposition, dans le courant du mois d’avril dernier.
Et pour cause : à son sens, toute la lumière n’est pas faite sur l’ensemble de l’actif détenu par Twitter et notamment le nombre de comptes ouverts sur la plateforme avec en suspend : le volume de faux profils.
Conséquence : une chute vertigineuse de l’action, dont le cours a dégringolé de près de 20% dans les heures qui ont suivi, soit aussi rapidement qu’il était monté lors de l’annonce de l’improbable cession en faveur du fondateur de Tesla et Space X.
Or, Twitter aurait d’ores et déjà communiqué cette information, qui permet d’apporter des informations précises quant au volume d’engagement des membres de cette communauté un peu particulière, indiquant que le nombre de faux profils, dont l’identification demeurait incomplète, était de l’ordre d’un peu moins de 5%. Information par trop imprécise pour Musk.
Des annonces qui en disent long sur le mode de modification artificiel du cours des actions.
Dans l’idée, il est certain que ce dernier cherche probablement à faire baisser le montant de la transaction en sa faveur en dévalorisant l’entreprise, non seulement en mettant en évidence un nombre de comptes moindre, mais également, grâce à la dévaluation soudaine de la valeur du titre, dès cette annonce faite par voie de communiqué.
Mais pas uniquement, car Elon Musk n’a jamais caché ses intentions de révolutionner Twitter, en mettant en place des abonnements, dont le montant doit être calculé sur la base du nombre de comptes, et un delta de 5% serait lourd de conséquences car représentant pas moins de 17 millions d’abonnés sur une période glissante de 30 jours.
Par ailleurs, si les chiffres devaient s’avérer erronés ou surévaluant le nombre de comptes fake au delà de 5%, la pénalité, qui devrait s’appliquer en cas de retrait des intentions de part ou d’autre, d’un montant d’un milliard USD, ne s’appliquerait pas, laissant chacun des protagonistes récupérer ses billes.
La procédure de vérification en elle-même n’est vraiment pas atypique, elle est même courante, mais s’inscrit dans ce cas particulier, comme un véritable acte de défiance au regard du montant de la transaction et des conditions dans lesquelles elle s’était engagée dès le départ, sous la forme d’un coup de poing sur la table.