Le rapport rendu par l’Autorité de la concurrence met en avant des « problèmes de concurrence significatifs », portant sur la publicité, comme cela était notamment dénoncé par Xavier Niel qui s’élève depuis le départ contre ce projet.
Si des solutions sont proposées, elles risquent cependant de compromettre ce projet en lui ôtant « toute pertinence » selon les propos de Nicolas de Tevernost pour M6, en marge de la dernière conférence de présentation des résultats trimestriels de l’ex-petite chaîne qui monte.
En d’autres termes, le rapport est défavorable et pourrait entrainer l’abandon du projet à proche date, après cependant réponse des deux Groupes à l’Autorité de la concurrence afin d’en défendre la viabilité et la pertinence, avant la fin du mois d’août.
Selon les propos de Nicolas de Tavernost dans le cadre d’un communiqué que les deux groupes ont été contraints de publier dans la foulée, ce rapport ne préjuge pas pour autant de la décision finale qui sera prise par l’autorité, et « Il revient au collège de décider » dans le cadre des auditions qui doivent se tenir les 5 et 6 septembre prochains.
Une réaction immédiate de la part des investisseurs.
La réaction du marché boursier a de son côté, été immédiate, puisque la valorisation des deux sociétés a accusé une chute, bien que les pouvoirs publics aient donné leur assentiment à la fusion dans le passé, avec -2% pour TF1 et -6% pour M6, dans le courant de la journée.
« La fusion est faite pour se renforcer. Elle n’est pas faite pour s’affaiblir. Nous avons déjà des contraintes fortes avec la cession de chaînes de télévision qui nous est imposée par la loi en cas de rapprochement entre TF1 et M6 […] Si nous ne pouvons pas mettre en oeuvre un programme complet de synergies dans le cadre de cette fusion, pour investir davantage dans de nouvelles activités, nous ne ferons pas la fusion entre TF1 et M6 », avait d’ores et déjà prévenu la tête pensante de M6 il y a quelques mois aux Echos, évoquant sans pudeur le risque d’un manque de compétitivité à terme de l’audiovisuel français, face aux poids lourds du streamings.
Selon les termes mêmes de Nicolas de Tavernost comme de son homologue pour M6, le marché de la publicité traditionnel a observé une profonde mutation et c’est l’ensemble de l’univers digital qui doit être pris en considération non pas la diffusion traditionnelle, qui aurait un impact fortement limité.
Et l’annonce de la monétisation future de Netfli et Disney+ pour faire baisser le coût des abonnements, est un argument supplémentaire pour TF1 et M6, dans le cadre du projet que les deux groupes entendent mener main dans la main pour un chiffre d’affaires estimé à 3,4 milliards d’euros.
Pour l’heure, l’Autorité de la Concurrence ne semble pas vraiment du même avis.