Cette saison, le coût pour suivre le championnat de France de football à la télévision s’élève à une somme comprise entre 45 et 55 euros par mois. Un tarif considéré comme trop élevé par de nombreux supporters, qui, déçus et frustrés, envisagent de contourner les offres légales en recourant à des moyens illégaux pour suivre les performances de leurs clubs favoris.
Le mécontentement est palpable parmi les amateurs de football. Face à ce qu’ils perçoivent comme une explosion des coûts pour suivre l’intégralité de la Ligue 1, beaucoup ont décidé de se tourner vers des solutions alternatives, souvent illégales.
Sur les réseaux sociaux, les témoignages de supporters exprimant leur désillusion se multiplient, ainsi que cela a été relevé à de très nombreuses reprises sur X cette semaine notamment, mais également sur notre forum.
Le recours à l’illégal : une solution qui se banalise
Les moyens illégaux pour accéder aux matchs de Ligue 1 ne cessent de se multiplier. Parmi les solutions les plus prisées, l’utilisation de l’IPTV, qui permet de capter des flux télévisuels via Internet à moindre coût, et le streaming via VPN, qui contourne les restrictions géographiques pour accéder à des retransmissions gratuites ou moins onéreuses.
Ces méthodes permettent aux utilisateurs de suivre leurs équipes sans avoir à débourser les sommes demandées par les opérateurs légaux. Le phénomène est loin d’être marginal : selon L’Équipe, plus de 200 000 personnes ont pu regarder le premier match de Ligue 1 de la saison, Le Havre-PSG (1-4), sans payer, en utilisant la messagerie Telegram, connue pour héberger des liens de streaming illégaux.
La passion à l’épreuve des tarifs
Pour de nombreux supporters, leur amour du football ne justifie plus le prix des abonnements nécessaires pour suivre l’ensemble des matchs. Les offres, jugées trop coûteuses, poussent une partie du public à contourner les voies légales. Cette situation soulève des questions sur la politique tarifaire des diffuseurs, qui risquent de voir un nombre croissant de fans se détourner des abonnements légaux au profit de solutions moins coûteuses mais illégales.
Le recours à l’IPTV : une réaction aux réalités économiques et aux erreurs de la Ligue de Football Professionnel
Le contexte économique actuel, marqué par une inflation persistante et une augmentation du coût de la vie, indique que de nombreux foyers français ressentent une pression financière croissante. Les dépenses discrétionnaires, comme les abonnements télévisuels, deviennent des cibles faciles pour des réductions budgétaires.
Dans ce cadre, le coût élevé des abonnements nécessaires pour suivre la Ligue 1 à la télévision apparaît de plus en plus comme un luxe difficilement justifiable pour de nombreux supporters.
L’arrivée de DAZN sur le marché français a suscité des espoirs parmi les fans de football, qui espéraient une offre compétitive par rapport aux précédentes propositions tarifaires. Cependant, ces espoirs ont été rapidement douchés par des tarifs jugés trop élevés, avec un abonnement à 29,99 € par mois (avec engagement) ou 39,99 € sans engagement, ce qui, ajouté à d’autres abonnements nécessaires pour suivre l’ensemble du football européen, peut facilement dépasser les 50 euros par mois.
Et cette nouvelle a été une énorme douche froide, alors que la mise en place de nouvelles offres était particulièrement attendue.
Pour beaucoup, cette somme est tout simplement trop élevée, surtout lorsque l’on considère la qualité perçue de l’offre, notamment en termes de diffusion et d’accessibilité.
L’IPTV : une conséquence inévitable ?
Face à ces tarifs, de nombreux supporters se tournent vers des alternatives illégales comme l’IPTV, qui permet, pour une fraction du coût, d’accéder non seulement à la Ligue 1, mais aussi à d’autres contenus sportifs et non-sportifs. L’IPTV devient ainsi une solution pour les amateurs de football qui souhaitent continuer à suivre leur sport favori sans se ruiner.
Le phénomène, bien qu’illégal, s’explique par une combinaison de frustration et de pragmatisme économique. Les supporters ne voient plus d’alternative abordable et se sentent contraints de contourner les canaux légaux pour rester connectés à leur passion.
Un échec stratégique pour la Ligue de Football Professionnel (LFP)
Cette situation représente un échec significatif pour la Ligue de Football Professionnel (LFP). En cherchant à maximiser les revenus des droits télévisuels lors des dernières enchères, la LFP a peut-être surestimé la capacité et la volonté des diffuseurs à répercuter ces coûts sur les consommateurs finaux.
Le modèle économique semble s’être détérioré en se concentrant davantage sur les enchères lucratives que sur la création d’une offre accessible et durable pour les supporters. En négligeant les implications des prix élevés sur l’engagement des fans, la LFP a involontairement poussé une partie de son public vers des solutions illégales, minant ainsi la valeur de ses droits télévisuels à long terme.
Une opportunité manquée avec Canal+
Un tarif négocié avec Canal+, ou une offre groupée plus abordable avec DAZN, aurait pu représenter une solution plus viable. Canal+ possède déjà une base d’abonnés fidèles et une infrastructure robuste pour la diffusion de contenus sportifs.
Un partenariat plus solide, avec une tarification plus compétitive, aurait pu offrir aux supporters une option légale et abordable, tout en garantissant des revenus substantiels pour les diffuseurs et la LFP. En misant sur des enchères élevées et une fragmentation de l’offre, la LFP a perdu une opportunité de créer une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties concernées.
En d’autres termes, le recours accru à l’IPTV et à d’autres solutions illégales est un symptôme de la déconnexion entre les attentes des supporters et les stratégies des acteurs économiques du football. Si la LFP et les diffuseurs souhaitent préserver la valeur à long terme de la Ligue 1 et maintenir un lien fort avec les fans, ils devront nécessairement réévaluer leur approche tarifaire et de distribution.
Une politique plus centrée sur l’accessibilité et la fidélisation des supporters, plutôt que sur la maximisation des revenus à court terme, sera déterminante pour éviter que ce genre de raté ne se répète à l’avenir.