Les plateformes de streaming ont longtemps misé sur des séries et des films exclusifs pour se démarquer, mais la donne change. Désormais, le sport en direct apparaît comme un nouvel eldorado, offrant un potentiel publicitaire colossal. C’est dans ce sillage qu’Amazon oriente davantage Prime Video vers les événements sportifs, dans l’espoir de rendre son service rentable dès la fin de l’année.
Rebattre les cartes du marché
Plus qu’un simple ajustement, il s’agit d’un virage déterminant pour la firme de streaming. Andy Jassy, PDG d’Amazon, a confirmé cet engagement face aux analystes, révélant que le géant américain consacre déjà près de trois milliards de dollars par an aux droits sportifs et compte encore accentuer ses investissements. L’objectif est clair : renforcer l’attractivité de Prime Video, non seulement grâce à des matchs phares, mais aussi via les recettes publicitaires générées par ces diffusions en direct.
Le contrat passé pour 120 rencontres NBA sur onze ans, à hauteur de 77 milliards de dollars, illustre cette volonté : même si l’abonnement en France reste à un prix modéré, la publicité locale et internationale devrait, en théorie, combler les coûts et dégager une marge. Cette stratégie s’observe aussi à travers la réduction du nombre de projets de séries ou films originaux. Si Amazon avait investi 7 milliards de dollars l’an passé dans ces formats, ce budget risque de se redistribuer davantage vers l’acquisition de droits sportifs et l’organisation d’événements « premium ».
Un équilibre budgétaire à (re)trouver ?
En France, Prime Video est déjà présent sur plusieurs grands rendez-vous sportifs, comme Roland-Garros, diffusé sans surcoût pour les abonnés. Les ambitions d’Amazon pourraient prendre une autre tournure si la plateforme venait à acquérir, par exemple, la diffusion de la Ligue 1, surtout si DAZN renonçait à ses droits. Dans un marché encore très concurrentiel, Amazon doit convaincre un public souvent fidèle à l’ancien diffuseur et attaché à un tarif plus accessible.
L’enjeu pour Prime Video reste donc double : renforcer son audience et équilibrer ses dépenses massives dans le sport, tout en maintenant l’intérêt pour ses contenus originaux. Les mois à venir diront si ce pari sur la retransmission d’événements sportifs majeurs s’avère payant, et si cette stratégie réussit à tirer un trait sur le modèle reposant uniquement sur des films et des séries.