Le piratage sportif en ligne explose, mais les réponses juridiques peinent à suivre. En France, malgré les efforts de l’Arcom, les délais pour fermer les sites illégaux restent longs et souvent contre-productifs. Mais une proposition de loi portée par des sénateurs pourrait tout changer.
Depuis 2022, l’Arcom a fait bloquer près de 7 700 sites diffusant illégalement des compétitions sportives. Un chiffre en apparence élevé, mais largement insuffisant face à la prolifération constante de nouveaux sites pirates. Dans la réalité, pour chaque site fermé, plusieurs autres apparaissent.
En comparaison, d’autres pays européens affichent une efficacité bien plus redoutable. En Italie, les autorités sont capables de bloquer l’équivalent de trois ans de sites français… en un seul week-end. Une réactivité qui contraste fortement avec la complexité administrative française.
Le piratage sportif pierre d’angle de la régulation
Aujourd’hui, le processus de blocage d’un site pirate en France comprend plusieurs étapes chronophages. À partir de la demande des ayants droit, un agent de l’Arcom doit rédiger un procès-verbal (environ 10 minutes), avant que la direction générale valide le dossier, puis qu’un membre du collège de l’Autorité donne son feu vert. Même avec certaines automatisations, il faut en moyenne 45 minutes pour traiter un seul site.
Le 27 octobre dernier, lors du très attendu OM-PSG, seulement 340 noms de domaines ont pu être bloqués — un chiffre dérisoire face à l’ampleur du phénomène.
Face à cette inertie, les sénateurs souhaitent assouplir et accélérer le dispositif. La nouvelle proposition de loi prévoit que toutes les demandes de blocage soient exécutées immédiatement, sans validation manuelle préalable. Un changement radical qui pourrait renforcer considérablement la lutte contre le piratage… mais non sans risques.
Le risque des faux positifs face à l’urgence de la riposte
En mai 2023, une situation de blocage massif sur Telegram avait mis en évidence le danger des faux positifs. Des adresses raccourcies légitimes étaient devenues inaccessibles durant plusieurs heures. La loi prévoirait malgré tout un contrôle a posteriori par les agents de l’Arcom, mais connaissant les délais actuels, une erreur pourrait durer bien plus que quelques minutes.
Ce débat soulève donc une tension classique dans le numérique : efficacité immédiate vs fiabilité des processus. Si la proposition est adoptée, la France pourrait enfin se doter d’un outil de réponse rapide, indispensable face à une industrie pirate toujours plus agile.
Mot-clé principal : piratage sportif Slug recommandé : piratage-sportif-blocage-sites Balises H2 suggérées :
- Un piratage sportif hors de contrôle
- Des blocages encore trop lents
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- Le risque des faux positifs
Texte alternatif pour image : écran avec diffusion illégale d’un match de football