L’accord signé du bout des lèvres par Netflix en tout début d’année, ne passe pourtant toujours pas pour la plateforme de streaming, qui ne manque pas de communiquer son insatisfaction.
En cause, le droit de diffusion des oeuvres cinématographiques, 15 mois après leur sortie sur grand écran, en lieu et place des 36 initialement imposés, et leur diffusion en VoD/DvD/BlueRay, réduction qui ne paraît pas encore satisfaisante et l’engage sur la voie du conflit avec le Gouvernement.
« Cette chronologie ne peut pas tenir. Elle ne correspond pas aux usages. Le public a besoin d’avoir les contenus rapidement. Le fait de les mettre sur une étagère ou au frigo durant 15 mois n’a aucun sens aujourd’hui. Et cela ne sert surtout pas les films. Tout ce que cela génère, c’est du piratage » explique de son côté Damien Bernet Directeur du Développement de Netflix en France à l’Association des Journalistes Média.
On aurait pourtant pu croire Netflix heureux de la régularisation d’un tel accord, par ailleurs refusé par Disney+, face aux anciens délais qui lui étaient imposés et qui semblaient en rupture complète avec les nouveaux usages en la matière comme la saturation du marché, qui plaçaient cet accord au rang de l’exception française, le délai moyen dans les autres pays étant de 45 jours environ.
Mais pour qu’il soit équilibré et réciproque, la firme a du se plier à un certain nombre de concessions, notamment en investissant dans la production française et plus particulièrement dans des oeuvres nécessitant 3 à 4 millions d’euros à hauteur d’une injection financière de presque 40 millions par année.
Plus d’investissement en échange d’une fenêtre raccourcie.
« Nous sommes prêts à payer plus par film si la fenêtre est raccourcie » a ajouté Damien Bernet, ajoutant que la Firme se disait « prête à mettre beaucoup plus d’argent dans la production d’un film français si l’on pouvait ensuite disposer d’une fenêtre plus cohérente avec la demande de nos abonnés », annonçant son intention de renégocier cet accord dès la rentrée prochaine.
Il est vrai que Netflix présente un intérêt pour le marché français, selon le Figaro, qui indique que« le groupe américain pourrait diffuser 25 œuvres françaises (séries, documentaires et longs-métrages) cette année sur sa plateforme et 20 autres sont en cours de développement » moyennant 200 millions d’euros « soit plus que les obligations de production imposées par le décret sur les services de médias audiovisuels à la demande ».
En tout état de cause, la plateforme ne néglige aucun paramètre pour remettre sur pied son potentiel de séduction vis à vis de ses usagers, mais aussi des pouvoirs publics ou de ses partenaires institutionnels.
Mais cela sera-t-il suffisant pour redresser la barre à court terme ?