Le week-end dernier, la lutte contre le piratage sportif a pris un tournant décisif lors de la rencontre de Ligue 1 opposant l’Olympique de Marseille (OM) au Paris Saint-Germain (PSG). L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) a déployé une opération d’envergure contre les plateformes de diffusion illégale, communément appelées IPTV (Internet Protocol Television). L’initiative a été fructueuse : plus de 300 services de streaming illégaux ont été bloqués au cours de cette soirée.
IPTV : une alternative illégale face à la hausse des coûts de diffusion
Alors que les droits de diffusion de la Ligue 1 sont détenus par la plateforme DAZN à des prix jugés élevés par une partie du public, la popularité des services IPTV illégaux n’a fait qu’augmenter cette saison 2024-2025. Ces plateformes de diffusion permettent aux utilisateurs d’accéder aux matchs pour une fraction du prix des abonnements légaux, rendant cette alternative illégale attrayante pour certains fans de football. Selon l’ARCOM, ce phénomène connaît une telle croissance qu’il devient nécessaire de renforcer les moyens de lutte contre le piratage sportif.
Une opération record lors de OM-PSG avec 342 plateformes bloquées
Selon les informations rapportées par Challenges, l’ARCOM a bloqué un nombre record de services de rediffusion lors du match OM-PSG le 27 octobre 2024. Pauline Combredet Blassel, directrice de l’ARCOM, a salué cette intervention majeure : « Nous n’en avons jamais bloqué autant en une seule soirée. » Au total, 342 plateformes de rediffusion ont été neutralisées avant même le début du match, témoignant de l’efficacité et de la réactivité de l’équipe de l’ARCOM. Ce chiffre impressionnant est d’autant plus marquant quand on sait que, depuis le début de la saison en août, l’ARCOM a déjà bloqué 866 services illégaux.
Une stratégie de blocage rapide pour surprendre les pirates
L’ARCOM a minutieusement planifié son action pour contrer les rediffusions pirates au moment le plus stratégique, juste avant le coup d’envoi. « En agissant trop tôt, nous risquions de leur donner le temps de changer de noms de domaine et de relancer leurs services sous de nouvelles adresses », a expliqué un employé de l’ARCOM. Cette approche a porté ses fruits, puisque 268 plateformes étaient déjà inaccessibles 30 minutes avant le début de la rencontre, limitant ainsi considérablement les options pour les utilisateurs de ces services.
Le processus de blocage : une intervention minutieuse
Le blocage d’une plateforme IPTV illégale se fait généralement en une quinzaine de minutes. La procédure implique d’abord une demande de blocage auprès des autorités compétentes, qui transmettent ensuite l’information aux fournisseurs d’accès à internet (FAI). Les FAI prennent alors les mesures nécessaires pour rendre les services inaccessibles aux utilisateurs français. Ce processus est validé dans 95 % des cas, bien que certaines demandes puissent être rejetées si les preuves de piratage sont insuffisantes ou si les démarches sont jugées irrecevables par les diffuseurs concernés.
Un message clair aux utilisateurs de l’IPTV illégale
En s’attaquant à un nombre sans précédent de plateformes lors de matchs emblématiques comme OM-PSG, l’ARCOM envoie un message clair aux utilisateurs et diffuseurs illégaux : le piratage sportif ne sera pas toléré. Ces opérations visent non seulement à protéger les droits de diffusion des détenteurs légitimes, mais aussi à rappeler aux fans de football les risques associés à l’utilisation de services IPTV illégaux, qui incluent souvent des problèmes de sécurité des données et des risques de sanctions juridiques.
Ainsi, l’ARCOM renforce ses moyens d’action pour combattre le piratage et protéger les acteurs du sport audiovisuel, rendant l’accès aux contenus en ligne plus sûr et respectueux des droits d’auteurs.
Un commentaire
Et cesser de prendre les amateurs de foot pour des vaches à lait, ça ne serait pas plus efficace ?