L’entrée récente des sociétés de capital-investissement dans la National Football League (NFL) aux États-Unis a suscité de vives discussions sur les droits télévisés et leur impacte sur l’avenir du sport professionnel. Le projet pourrait cependant à terme s’avérer très rentable.
Cette décision pourrait-elle inspirer un modèle applicable à la Ligue 1 française pour éviter les échecs tels que ceux de Mediapro et DAZN ?
La NFL, l’une des ligues sportives les plus lucratives au monde, a récemment approuvé l’entrée du capital-investissement, permettant à ces sociétés de détenir jusqu’à 10 % des parts d’une équipe et un maximum de six équipes au total. Cette décision s’inscrit dans une stratégie qui tend à maximiser la valeur des franchises tout en diversifiant les sources de financement.
Le dernier accord médiatique de la NFL, signé au sommet de la pandémie de Covid-19 en 2021, a garanti à la ligue 110 milliards de dollars sur 11 ans grâce à des contrats avec CBS, NBC, Fox, ESPN, et Amazon. Ces montants astronomiques reflètent la valeur croissante des sports en direct, qui continuent d’attirer les téléspectateurs malgré la montée des plateformes de streaming.
La situation en Ligue 1 : un modèle en crise
En France, la Ligue 1 a connu des difficultés majeures dans la gestion de ses droits TV, en particulier avec la faillite retentissante de Mediapro, qui n’a pas honoré son contrat de diffusion, laissant la Ligue 1 sans diffuseur principal en cours de saison. Cette situation a provoqué une instabilité financière et a mis en lumière la fragilité du modèle actuel de distribution des droits TV en France.
Le succès de la NFL repose en partie sur la centralisation de ses droits et la puissance de son marché intérieur. Les contrats sont négociés au niveau de la ligue, garantissant une répartition équitable des revenus entre toutes les équipes. En revanche, en France, les clubs de Ligue 1 sont souvent dépendants des revenus de la vente des droits TV, ce qui crée une disparité économique entre les clubs de haut et de bas de tableau.
L’introduction du capital-investissement dans la Ligue 1 pourrait fournir une alternative intéressante, offrant des capitaux supplémentaires pour stabiliser et développer les clubs. Cependant, pour que ce modèle fonctionne, des ajustements significatifs seraient nécessaires.
En effet, la Ligue 1 pourrait centraliser la négociation de ses droits TV, à l’instar de la NFL, et diversifier ses partenariats pour inclure des diffuseurs traditionnels et des plateformes de streaming, attirant ainsi un public plus large et plus jeune.
Vers un modèle hybride : entre diffuseurs traditionnels et streaming classique
L’avenir des droits TV en Ligue 1 pourrait passer par un modèle hybride, combinant télévision linéaire et plateformes de streaming. Alors que la télévision traditionnelle continue de perdre des téléspectateurs au profit des services de streaming, ces derniers montrent un intérêt croissant pour les sports en direct, comme en témoignent les accords récents entre la NFL, Netflix et YouTube. Ce modèle pourrait offrir à la Ligue 1 une sécurité financière tout en lui permettant de s’adapter aux nouvelles tendances de consommation.
L’adoption d’un modèle inspiré de la NFL, avec une centralisation accrue et une diversification des partenariats de diffusion, offrirait sans aucun doute une stabilité financière à la Ligue 1 et éviterait les écueils du passé.
Une adaptation locale est cependant impérative pour tenir compte des spécificités du marché français et des attentes des supporters. À l’heure où les droits TV représentent une part essentielle des revenus des clubs, une réflexion stratégique sur le modèle économique de la Ligue 1 s’impose pour assurer son avenir.