La Ligue de Football Professionnel (LFP) doit décider de la répartition des droits de diffusion de la Ligue 1 pour la période 2024-2029. Initialement prévue pour ce jeudi, la réunion du collège des clubs de l’élite a été reportée à vendredi afin de finaliser les éléments nécessaires pour cette décision complexe. Deux options principales sont en lice : la création d’une chaîne 100% Ligue 1 par la LFP elle-même et l’offre de DAZN. Chacune de ces options présente des avantages et des inconvénients, ce qui rend la décision d’autant plus délicate.
L’option de la chaîne 100% Ligue 1 par la LFP
La solution a le mérite de présenter quelques avantages non négligeables, car non seulement la LFP aurait un contrôle complet sur la diffusion, permettant une programmation flexible et personnalisée, garantissant une grande accessibilité pour les amateurs de ballon rond.
Par ailleurs, l’indépendance serait le fer de lance du projet en évitant toute dépendance à un diffuseur externe, stabilisant ainsi les revenus et réduisant les risques de faillite d’un partenaire.
En contrepartie, l’absence de minimum garanti peut rendre l’option financièrement risquée, surtout si les revenus générés sont inférieurs aux attentes.
Dans cette configuration, la LFP devra assumer les coûts de production et de distribution, ce qui pourrait réduire les marges bénéficiaires, d’autan que la Ligue manque cruellement de l’expertise nécessaire pour gérer une chaîne de télévision, nécessitant des investissements supplémentaires en personnel et en technologie.
DAZN l’expertise et la solidité du Netflix du sport
DAZN propose 375 millions d’euros par an pour huit des neuf matches de chaque journée, ce qui représente une offre financière significative.
La chaîne a une expertise indéniable dans le domaine de la retransmission sportive, ce qui garantit une production de haute qualité et une bonne distribution.
En s’associant avec DAZN, la Ligue 1 pourrait bénéficier de la portée internationale de la plateforme, augmentant ainsi son audience.
Cette solution a cependant un côté obscur : les garanties apportées par DAZN Europe ne sont pas des garanties bancaires, ce qui peut rappeler l’épisode Mediapro et susciter des inquiétudes parmi les clubs.
Cela signifie également moins de contrôle pour la Ligue, sur la diffusion et la programmation des matchs, ce qui est susceptible de limiter sa flexibilité.
Enfin, s’associer avec DAZN pourrait rendre la LFP dépendante d’un acteur externe, avec les risques que cela comporte en termes de stabilité financière. Et cela n’est pas souhaitable si l’on souhaite éviter le même cirque tous les 4 ans.
D’une manière subsidiaire, certains réclament ou espèrent encore une intervention de beIN Sports et Jean-Pierre Caillot, président de Reims et du collège de L1, a déclaré dans l’Equipe : « Jusqu’au bout, on peut avoir de l’espoir… L’espoir fait vivre. Sur ce que je sais, beIN est intéressé par le produit. Mais jusqu’à aujourd’hui, cela ne se traduit pas par une offre concrète. » Malgré cette attente, la LFP doit prendre une décision rapidement, car la saison redémarre dans une poignée de semaines seulement.