La fin de l’année 2024 s’avère contrastée pour Disney. Le groupe vient de publier ses résultats financiers, révélant que sa plateforme de streaming Disney+ a subi un recul significatif du nombre d’abonnés sur le plan international. Malgré cette baisse, la firme maintient une croissance solide en termes de revenus, grâce notamment à un abonnement moyen revu à la hausse et à l’essor de la formule avec publicité. Voici un décryptage complet de cette période charnière pour le géant du divertissement.
Des chiffres qui inquiètent à l’international
Sur le dernier trimestre 2024, Disney+ a perdu environ 700 000 abonnés, ce qui ramène son total à 124,6 millions d’utilisateurs. Ce recul touche principalement l’étranger, où la plateforme accuse une défection de près de 1,5 million de clients en trois mois. Les États-Unis et le Canada, de leur côté, affichent une tendance inverse, puisqu’on y observe un gain de 800 000 abonnés sur la même période. Disney+ reste donc très bien positionné au niveau mondial, même si la disparité entre les marchés suscite des interrogations sur sa stratégie hors d’Amérique du Nord.
Une hausse des revenus malgré la fuite d’abonnés
Paradoxalement, Disney+ enregistre une amélioration notable de son revenu moyen par utilisateur. Celui-ci atteint aujourd’hui 7,55 dollars par mois, soit une hausse de 5 % par rapport au trimestre précédent. L’offre Standard avec publicité, qui séduit de plus en plus de consommateurs, contribue largement à cette augmentation, tout comme la hausse des tarifs observée sur certains marchés. Cette situation illustre surtout la capacité de Disney à dégager des revenus plus importants, même si le nombre global d’abonnés recule.
Hulu, l’autre pilier du streaming Disney
Le groupe californien peut également compter sur Hulu pour consolider ses performances. L’offre de SVOD de la marque a convaincu 1,6 million de nouveaux utilisateurs ces derniers mois, tandis que la formule TV affiche un revenu moyen en progression de 4 %, pour s’établir à 99,22 dollars par abonné et par mois.
Si l’on additionne Disney+, Hulu et les autres services détenus par Disney, le total grimpe à 157 millions d’abonnés. Cet agrégat permet à la firme de demeurer sur le podium mondial des plateformes de streaming, face à des concurrents toujours plus agressifs.
Les nouveautés stratégiques en France
Du côté de l’Hexagone, Disney+ vient de lancer une formule à 1,99 euro par mois incluant de la publicité. Cette offre abordable vise à attirer un nouveau public, sensible au prix, tout en générant des revenus additionnels grâce aux annonceurs. L’impact réel sur les souscriptions ne sera cependant mesurable que lors du prochain bilan trimestriel.
De plus, la nouvelle chronologie des médias, réduisant à neuf mois le délai entre la sortie en salles et la mise en ligne des films, pourrait offrir un avantage stratégique à Disney. En accélérant l’arrivée de blockbusters sur la plateforme, l’entreprise espère fidéliser ses abonnés et capter davantage de cinéphiles en quête de nouveautés.
Un virage décisif pour 2025
La guerre du streaming ne faiblit pas, portée par Netflix, Amazon Prime Video et Apple TV+, prêts à investir massivement pour enrichir leurs catalogues et retenir leurs clients. De son côté, Disney devra affiner son positionnement, continuer à proposer des franchises incontournables et soigner la qualité de ses contenus originaux.
La firme mise également sur un modèle tarifaire flexible, entre formules premium et abonnements avec publicité, pour satisfaire une audience toujours plus fragmentée. L’année 2025 promet ainsi d’être cruciale pour jauger la capacité de Disney+ à regagner les territoires perdus et renforcer son ancrage sur les marchés les plus porteurs.
La perte de 700 000 abonnés, n’altère donc pas pour autant la solidité financière du groupe Disney+ . La hausse de l’ARPU, l’essor de la formule avec publicité et la bonne dynamique de Hulu permettent à Disney de rester à flot et de maintenir des ambitions élevées. Reste à savoir si les nouveaux tarifs, l’évolution de la chronologie des médias en France et la diversité du catalogue suffiront à enrayer cette érosion de la base d’abonnés sur certains marchés. La prochaine étape sera donc d’observer si l’équation se rééquilibre, entre création de valeur et préservation d’un nombre d’utilisateurs à la hauteur des attentes.